Alors que les femmes du collectif de défense de la maternité des Lilas, en Seine-Saint-Denis, campent devant le ministère de la santé dans l’espoir d’être entendues pour plaider une cause qui ressemble beaucoup à la nôtre, je voudrais livrer aux visiteurs de ce blog quelques extraits de la lettre que j’ai adressée la semaine dernière au Premier Ministre Jean-Marc Ayrault. Le Sénat vient en effet de voter une proposition de Loi autorisant l’expérimentation des « Maisons de naissance ».
Je souhaite en effet prendre date pour que les 200.000 habitants de La Seyne et de l'Ouest toulonnais bénéficient de cette démarche, tant pour apporter une réponse aux besoins des mères et des enfants de notre territoire que pour prouver, par l’usage, si besoin était, qu’un service de gynécologie, d’obstétrique et de périnatalité est plus que jamais nécessaire chez nous...
"(...) Plus d’un an a passé. Aujourd’hui je sollicite une audience. J’aimerais vous exposer qu’il est temps de sortir de l’imposant silence dans lequel me tient Madame la Ministre en charge de la santé. (...)
"J’ai des propositions à formuler pour que des accouchements soient de nouveau réalisés dans notre hôpital. Elles sont raisonnables et réalistes. Elles sont, surtout, une réponse attendue de toute la population de l’Ouest-Var qui désespère d’une offre de santé publique accessible aux plus modestes. Car, en effet, après la maternité et la chirurgie, cette population est dans la crainte que d'autres services de son hôpital public, comme les urgences, ne disparaissent à leur tour, et que le dernier établissement hospitalier local de secteur 1, sans dépassement d'honoraires, une clinique mutualiste, ne ferme aussi.
"Il m’est rapporté les propos d’un des médecins du conseil de surveillance du Centre hospitalier intercommunal de Toulon - La Seyne : "Ils [les obstétriciens] n'ont pas envie de retourner à La Seyne". Est-ce acceptable ? (...)
"Ma proposition est d’initier la création d’une Maison de naissance. Elle éviterait que la maternité de niveau 2 + (alors que les argumentaires développaient un niveau 3) qui nous a été « vendue » ne soit réduite à ce que nous observons depuis un an : une « usine à bébés » inhumaine, fait confirmé par les témoignages de parturientes que l'on contraint à rentrer chez elles deux jours après l'accouchement, ou que l'on installe dans d'autres services, faute d'un nombre suffisant de lits. D’ailleurs plusieurs centaines de mamans ont peur des problèmes pouvant survenir durant le trajet, parfois plus d'une heure, et s'orientent vers les hôpitaux des Bouches-du-Rhône ; elles refusent d'accoucher dans un service déshumanisé par son énormité. Les chiffres des naissances de l'hôpital de La Ciotat le confirment.
"Mon souhait est d’engager une démarche de défense d’une politique périnatale humaine, de proximité, de sécurité et de qualité, respectueuse des droits des femmes et de la famille. Que les femmes puissent bénéficier d’un accompagnement global et personnalisé de la grossesse à l’accouchement, choisir les conditions de la mise au monde de leurs enfants et n’aient pas à subir une surmédicalisation de la naissance dans le seul but de satisfaire des impératifs de rentabilité.
"Nous devrions pouvoir nous retrouver sur ce terrain consensuel. (...)"