Venant de ceux qui me l'ont dit ce samedi, ça m'a tout de même surpris, car ils sont des amis de la majorité politique du département et de notre agglomération de Toulon Provence Méditerranée. Ils se plaignaient du fait que Toulon aurait été mieux considérée que La Seyne et Saint-Mandrier à l'occasion de la "Tall ships regatta". Pas en ma direction, ces plaintes, mais en fustigeant leurs amis qui décident à TPM et à Toulon. Moi, je ne vois pas les choses tout à fait comme ça. Certes, peu d'animations se déroulent sur notre littoral seynois, mais la Rade est à tout le monde et je ne suis pas choqué que la ville-centre de notre territoire intercommunal tire les marrons du feu plus que les autres communes littorales.
DES ANIMATIONS À LA SEYNE ET DES SEYNOIS ANIMANT TOULON
Quant à moi, si je suis comme tout un chacun ébahi par les grands voiliers, c'est avec une autre approche que j'observe depuis ce vendredi l'impressionnant événement. Hormis pour la cérémonie d'ouverture, je laisse nos adjointes Raphaëlle Leguen, déléguée à la mer, et Florence Cyrulnik, déléguée au patrimoine, représenter La Seyne dans les divers temps forts de cette belle fête de la voile et de la mer.
Et, si je me promène le long de notre littoral pour admirer les voiliers patrimoniaux, si je rends visite aux Seynois des "Argonautes" avec leurs bateaux miniatures installés dans l'enceinte du village de la fête et, demain, à d'autres Seynois de notre "Chorale de la Mer" sur la place de la Liberté, et si je fais des passages incognito aux expositions de la Villa Tamaris et de la Bourse, je regarde surtout tout autre chose... Parce que j'ai avec cet événement une simulation grandeur nature de ce qu'il pourrait se passer dans quelques temps sur le littoral seynois...
LES FERRIES À BRÉGAILLON : L'ENFER ROUTIER ET DU FONCIER ÉCONOMIQUE GÂCHÉ
Les ferries de la Corse sont ainsi déroutés de Toulon pour s'amarrer à Brégaillon le temps de la "Tall ships regatta", comme il est prévu que ce sera le cas si le projet de les délocaliser de Toulon pour La Seyne voit le jour dans quelques années. Et je mesure l'incidence en matière de circulation routière en entrée de ville. L'enfer ! Nul ne pourra le nier. Et il faudra être de mauvaise foi, demain, pour refuser de réaliser les aménagements routiers qui seront nécessaires.
J'observe aussi, au coeur du pôle de compétitivité de Brégaillon, les surfaces nécessaires aux stationnements dans l'attente des embarquements... et je me dis que, si le foncier normalement dédié aux entreprises de haute technologie et centres scientifiques est ainsi utilisé pour du parking sans incidence économique, notre territoire manifestera une bien piètre vision de son potentiel. Il sera impératif d'investir pour que les mètres carrés de foncier utile soient optimisés, par exemple avec des parkings en rez-de-chaussée et des activités au-dessus. Et j'y veillerai.
SEYNOIS ET MANDRÉENS VEULENT DES BATEAUX-BUS ET, QUAND ON VEUT, ON PEUT...
Je regarde également les files d'attente de cent cinquante mètres de long, sinon plus, aux embarcadères des bateaux-bus, malgré le fait que des dessertes plus fréquentes, de l'ordre de toutes les vingt minutes, ont été mises en place avec les bateaux de "Réseau Mistral" pour transporter les milliers de personnes qui veulent traverser la Rade et accéder au village de la "regatta". Tiens, tiens... ça signifie donc que, lorsqu'on le veut, on peut accroître le nombre de dessertes de notre transport en commun en site propre maritime...
Il faudra alors m'expliquer pourquoi on nous a refusé, à Gilles Vincent, maire de Saint-Mandrier, et à moi, le renouvellement de l'expérience de la ligne maritime 38M devant relier nos deux communes par voie maritime... Et, comme il n'y aura pas d'explication cohérente possible, je vais de ce pas réclamer avec force qu'on revienne sur cette décision d'autant plus stupide et injuste que nos habitants montrent leur capacité à être "écolos" en privilégiant les transports publics, et que nos quartiers littoraux, pour la même population et la même superficie, sont, d'après l'agence d'urbanisme de l'agglomération elle-même, de 25 à 30% moins desservis en transport collectif que ne l'est le quartier toulonnais du Mourillon...
Merci donc à la "Tall ships regatta", qui aura été riche d'enseignements et de collecte d'éléments tangibles avérés. Ceux qui me disaient que l'événement n'aurait aucun intérêt pour La Seyne pourront réviser leur jugement...