On pourra toujours tout critiquer, c'est bien dans notre esprit seynois. Et j'imagine que c'est un peu pareil ailleurs. Il n'empêche, les chiffres sont là. Depuis un an et demi que le préfet du Var et moi avons obtenu le classement des quartiers populaires de La Seyne en Zone de sécurité prioritaire (ZSP), la délinquance a chuté de 5 à 10% suivant les secteurs.
Et ce sans réels moyens humains supplémentaires. Du côté de la police nationale, je continue à réclamer un accroissement des effectifs de notre commissariat, ainsi que je l'ai récemment plaidé auprès du Premier ministre, notamment pour recréer une police de proximité, rassurante pour la population.
UNE MEILLEURE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES EXISTANTES
Mais je reconnais que le préfet Laurent Cayrel, même avec peu d'hommes en plus pour notre circonscription du "Grand Toulon", sait les mobiliser prioritairement chez nous. Habitants, visiteurs et commerçants le reconnaissent : on voit plus de patrouilles d'hommes en bleu dans nos rues, qu'ils soient policiers urbains, agents des brigades de sécurité territoriale ou des compagnies républicaines de sécurité. Ça tranquillise et ça prévient. Même si, à l'instar des caméras de surveillance, dont le déploiement se poursuit, ça repousse les malveillants ailleurs, ainsi que le font remarquer ceux qui ne se satisfont jamais de rien.
Du côté de la mairie, les mêmes qui jugent qu'il y a trop de personnels communaux sont les premiers à réclamer jusqu'au doublement des effectifs des agents de police municipale, objectif qu'ils savent pourtant impossible à réaliser sans accroître la pression fiscale. En revanche, on poursuit la réorganisation des services, on réinvestit certains dans leur cœur de métier, et on recentre les missions. En faisant sans cesse des choix pas aisés dont on pourrait se passer avec un peu moins d'incivisme de nombre de braves gens : à chaque déplacement d'une patrouille vers un quartier collinaire ou littoral paisible pour faire cesser une fête nocturne trop bruyante, obtenir le déplacement d'un véhicule mal garé gênant la circulation, requérir l'extinction d'un feu illégal de déchets verts, ou réclamer la taille d'une haie privative débordant sur la voie publique, c'est autant de personnel en moins pour les missions centrées sur la présence préventive et répressive dans les sites qui la réclament.
UNE MEILLEURE COORDINATION ENTRE LES SERVICES DE POLICE
Et puis, on vient de le concrétiser avec le préfet en signant solennellement une convention de partenariat, on coordonne mieux les actions des services de police de la Ville et de l'État. Ça n'a l'air de rien, mais accéder aux écrans de vidéoprotection municipaux depuis le commissariat, mobiliser sur un fait grâce à une nouvelle liaison radio dédiée une équipe nationale plutôt qu'une communale, ou l'inverse, parce qu'elle est plus à proximité, se répartir la couverture territoriale, s'échanger des informations en temps réel pour activer la résolution d'une affaire, ça permet de gagner du temps et de l'efficience.
Ça ne règlera pas tout, et il faut que le ministre de l'intérieur, en charge de la mssion régalienne de la sécurité publique, dote mieux la police urbaine seynoise, dans une ville qui a vu sa population croître de 10% en six ans, période au cours de laquelle les effectifs du commissariat ont chuté... d'autant !
GARE À CEUX QUI SE DÉSENGAGERAIENT DE LA PRÉVENTION ET DE LA SÉCURITÉ CIVILE !
Tout comme d'autres institutions, comme le Conseil général du Var, compétent en matière d'aide sociale à l'enfance et d'insertion comme de sécurité civile, ne doivent pas s'autoriser à réduire les moyens de prévention et d'éducation de rue des associations agréées.
Pas plus que que la présence en position avancée au plus près des lieux de vie des habitants des quartiers populaires des personnels en charge des secours aux biens et aux personnes, comme le laisse entendre une rumeur persistante qui, si elle était avérée, déclencherait à bon droit ma colère et celle de mes concitoyens. Et nous, Seynois, avons déjà montré que nous savons nous faire entendre. Mais, ça, c'est une autre histoire sur laquelle je reviendrai dès que j'en saurai un peu plus...
> Sur la photo illustrant cet article, de gauche à droite : Jean-Luc Bigeard, adjoint en charge de la prévention, Patrice Buil, commissaire de police, moi-même, Laurent Cayrel, préfet du Var, Claude Astore, adjoint en charge de la police municipale, et Patrick Ducheix, chef de la police municipale, lors de la signature de la convention de partenariat entre la police nationale et la police municipale