12 octobre 2025 7 12 /10 /octobre /2025 15:31

 

Les paroles s'en vont... chacun connaît la suite. On m'a tout récemment interpellé à la suite de la parution d'un article de Var-matin indiquant que la décision du président de la Métropole d'alors (qui n'en était pas encore une, mais une communauté d'agglomération) de renoncer au projet de tramway au profit d'un bus à haut niveau de service (BHNS) avait été « validée par les maires de TPM en 2011 », me demandant pourquoi j'avais eu cette position à cette époque où j'étais maire de La Seyne.

 

Alors, vrai ou faux ? Ai-je signifié que je préférais le "super-bus" au tramway ? Le même quotidien régional dont l'article a suscité le questionnement d'un de nos concitoyens apporte la réponse dans un autre article paru en 2012.

 

 

C'EST VRAI. MAIS C'EST FAUX...

 

Tout dépend de ce qu'on entend par « les maires de TPM ». En tant que maires, nous pouvons siéger dans les instances décisionnaires de l'intercommunalité, mais ce n'est pas une obligation légale. La loi prévoit que sont élus au conseil d'agglomération (aujourd'hui conseil métropolitain) un nombre de conseillers municipaux variant en fonction de la taille de chaque commune, chacune étant représentée par au moins un élu qui n'est pas forcément le maire. Quant au bureau de l'intercommunalité (président et vice-présidents), chargé de l'exécution des orientations décidées par le conseil, il est élu au sein de ce dernier. Ceci étant, dans le cas de Toulon Provence Méditerranée en 2011, les maires des douze communes étaient tous membres du conseil intercommunal et de son bureau. J'en faisais donc partie.

 

Et le bureau de TPM, puis son conseil, ont effectivement été appelés à voter sur le choix du mode de transport en commun en site propre. Dans chacune des deux instances, donc au sein du bureau où siègent les douze maires, le choix s'est majoritairement porté sur un "super-bus" plutôt qu'un tramway. Il n'est donc pas faux d'écrire que l'idée a été « validée par les maires de TPM ».

 

Mais cette validation, qui est plutôt une décision car résultant d'un vote en bonne et due forme, n'a pas recueilli l'unanimité des membres du bureau. Deux d'entre nous, en l'occurrence le regretté Claude Mesangroas, maire du Pradet, et moi-même, n'avons pas voté favorablement à ce choix. Pour autant, nous avons été largement minoritaires et la décision s'est imposée. La formulation du journaliste peut prêter à confusion et laisser entendre que la résolution a été « validée par TOUS les maires de TPM ». Il aurait été plus juste d'écrire que la proposition a été « validée par LA MAJORITÉ des maires de TPM ». Et, peut-être, pour être précis, de rappeler que le choix du "super-bus BHNS" recueillait l'assentiment de quatre des cinq maires des communes concernées par le tracé de ce transport en commun en site propre.

 

 

« LE REPRÉSENTANT DE LA PROPAGANDE DU PS »

 

Ce sont les deux seuls maires de gauche de l'intercommunalité qui ont exprimé cette position divergente de celle de leurs dix collègues de droite. Non parce que nous étions dans une posture d'opposition systématique, mais parce que, même si nous comprenions le souci du maire de Toulon quant à la perspective d'un long chantier sur le boulevard de Strasbourg, principale artère de sa ville, les arguments techniques en faveur du tramway nous avaient largement convaincus.

 

Ça n'a pas empêché, au cours du conseil intercommunal, en réponse à l'explication de la position des élus  de gauche qu'avait donnée Robert Alfonsi, élu socialiste de Toulon, l'inénarrable M. Giraud, alors premier vice-président de TPM et maire de Carqueiranne, de montrer sa grande ouverture d'esprit et son respect courtois des minorités en qualifiant aimablement son interlocuteur de « représentant de la propagande du PS »...

 

 

AU POINT OÙ ON EN EST, NE FAUT-IL PAS REVOIR LA COPIE ?

 

Outre les arguments sur la vitesse, la fiabilité et le nombre de passagers, nous estimions que changer de mode de mobilité alors que la déclaration d'utilité publique (DUP) concernait un tramway allait obliger à repartir à zéro dans les démarches et retarder d'autant la mise en œuvre du projet qui, de l'avis même de M. Falco formulé à la presse, prévoyait une « mise en service en 2014 ». L'avenir nous a donné raison : on parle désormais de « l'horizon 2028 » pour une première phase reliant le centre de Toulon au technopôle d'Ollioules, avant la totalité du tracé en... 2038. Quarante ans, ce n'est pas mal pour un projet lancé par la Ville de Toulon dans les années 1997-2000...

 

Dès lors, on est en droit de se demander s'il ne serait pas urgent d'attendre six mois et l'élection municipale et métropolitaine. Je ne doute pas que les futurs candidats des listes unies et uniques des gauches et de l'écologie, ou au moins ceux des communes concernées (La Seyne, Ollioules, Toulon, La Valette et La Garde), pourraient, par le sérieux et le réalisme de leurs propositions concertées à l'échelle de la Métropole, obtenir la confiance de leurs concitoyens, dans un contexte où les droites du fumeux « socle commun » que M. Macron s'est employé à faire imploser se disqualifient et se divisent et où l'extrême-droite révèle chaque jour un peu plus son inquiétant véritable visage.

 

Le tramway, mode qui a été retenu par presque toutes les grandes métropoles françaises et étrangères, pourrait dès lors être remis sur les rails.

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Mobilités et stationnements