27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 10:56

 

Une pleine page sur Var-matin le 16 novembre 2022 pour annoncer une très grande nouvelle : la municipalité va appliquer les dispositions prises par un arrêté municipal... déjà en vigueur et exécuté depuis une décennie !

 

J'exagère à peine. Pour être honnête, il y a quelques ajustements à l'arrêté que j'ai pris en 2013 pour interdire la consommation d'alcool sur la voie publique en centre-ville.

 

Un point de presse pour ça ? Oui, oui, la municipalité de La Seyne continue sur sa lancée de la tactique du coucou annexant le nid d'un autre volatile : s'approprier le travail des autres en se gardant bien de faire référence au passé pour laisser croire qu'on est à l'initiative.

 

Et tout ça pour se vanter de réduire un peu plus les libertés garanties par la Constitution de la République...

 

 

UNE INTERDICTION DE 2013 DONT JE N'ÉTAIS DÉJÀ PAS SPÉCIALEMENT FIER

 

Je ne devrais pas m'offusquer du fait qu'ait été omise la genèse de cette décision dans le propos des adjoints à la maire tout fiers de leur initiative hygiénique et sécuritaire, parce que, mon arrêté de 2013, je n'ai pas de quoi m'en enorgueillir. C'est une restriction d'exception des libertés individuelles garanties par la Constitution de la République. C'est pourquoi notre équipe municipale, confrontée à une difficulté très localisée mais difficile à réguler, avait dû se résoudre à ce choix liberticide. Elle l'avait certes fait en prenant la précaution de circonscrire l'interdiction de consommer de l'alcool dans l'espace public à certains horaires, à une certaine période de l'année, et au seul périmètre où se posaient les problèmes : en soirée, pendant l'été, et dans les quartiers anciens autour du port.

 

Ce qui est interdit en permanence et sur tout le territoire national, ce n'est pas la consommation d'alcool, c'est l'ivresse publique. Et ce depuis une loi de février 1883. Ce n'est pas du tout la même chose. Or voilà que la maire d'aujourd'hui, avec son nouvel arrêté, élargit l'interdiction à de nouveaux créneaux horaires (de 16 heures à 6 heures du matin depuis 2013, on passe à un interdit de midi à 6 heures du matin, soit 18 heures sur 24...) et à une nouvelle période (à l'interdiction du 1er juin au 30 septembre existant depuis 2013, on ajoute du début octobre à la mi-janvier, ce qui porte la durée de l'interdit à huit mois sur douze...).

 

Et, avec un arrêté supplémentaire pris à la mi-novembre, la maire va encore plus loin dans l'extension territoriale des sites de puritanisme contraint. Elle élargit l'interdiction à une zone située entre Mar Vivo et Saint-Elme. C'est-à-dire, entre autres, que, pour les pique-niques en famille ou entre amis sur le Parc Fernand-Braudel des Sablettes, il faudra se passer du petit rosé des dimanches.

 

 

LES ÉLUS INVESTIS POUR LA PÉDAGOGIE ACTIVE DE L'HYGIÈNE ET LA SÉCURITÉ

 

 

Et, sitôt l'arrêté d'interdiction publié, le 10 novembre, pour montrer le bon exemple, les élus seynois se sont empressés de mettre en application l'interdiction avec pédagogie active, afin que nul n'en ignore. Cet engagement volontaire d'une édilité qui ne craint pas de mouiller sa chemise pour le bien de tous nous est révélé par une publication postée sur la page de la maire sur un réseau social bien connu.

 

Ce sobre temps de noble abnégation promotrice des bons usages salubres et civils a eu lieu dès le lendemain de la publication de l'arrêté, en clôture de la cérémonie de l'armistice du 11 novembre 1918, la population et les corps constitués étant invités à partager un moment de saine convivialité à la santé des Poilus de la Der des Ders

 

Ça s'est déroulé sur le parking du square Aristide Briand, face à la nouvelle salle des mariages, installée dans l'ex-foyer des anciens (qui en ont été chassés, mais c'est là une autre histoire...). Ceux qui, bien piètres patriotes, se sont dispensés d'en être ont dû le regretter à la découverte de la publication de la maire (à laquelle on peut accéder en cliquant ICI).

 

Car, à La Seyne, l'adage « Fais ce que je dis, etc. » n'est pas un vain mot. En atteste ci-dessous le rapprochement – que je confesse un tantinet espiègle – entre le périmètre d'interdiction de la consommation d'alcool et la photo publiée par la maire (on peut l'agrandir en cliquant dessus).

 

N'y aurait-il pas comme un... hic ?

 

CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR L'AGRANDIR

 

 

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Publié par Marc Vuillemot - dans Civisme - prévention et sécurité Détente du dimanche