Le président de la métropole a dû apprécier les mots grinçants de son vice-président seynois, premier adjoint à la maire de La Seyne, rapportés par le quotidien Var-matin dans un article que je commentais dans un précédent message de ce blog !
Au lieu de fustiger, fût-ce à fleuret moucheté, il conviendrait d'analyser les réalités à l'aune objective des choix effectués par la métropole, en lien avec les élus de la Ville, pour le territoire partagé, et en particulier pour La Seyne...
« Lors de notre victoire aux municipales, on n'a pas eu le sentiment d'avoir été vraiment soutenus », rapporte le journaliste des déclarations du premier adjoint, qui ajoute avoir conscience d'être « avec des amis politiques qui ne nous attendaient pas » et espérer « que ça va changer, que la ville va retrouver toute la place qui est la sienne » dans la métropole.
C'est une façon de voir. Les Seynois, eux, doivent avoir conscience de la réalité des projets métropolitains qui ont déjà été réalisés, qui sont en cours ou qui vont l'être, car aboutissant aujourd'hui après avoir été longuement travaillés en lien avec la commune. C'est à cette aune-là, et à elle seule, qu'il faut évaluer le résultat du partenariat de La Seyne avec Toulon Provence Méditerranée (TPM).
DEUX PROJETS MAJEURS : LA CORNICHE DE TAMARIS ET LE CENTRE-VILLE
Nous avions ainsi finalisé en septembre 2019 un engagement de plus de 83 millions d'euros de TPM sur un coût total estimé de 126 millions pour la rénovation urbaine du centre ancien seynois, destinés à l'aménagement urbain, les équipements publics, les voiries, dont la traversée du port, la réfection et la création d'habitats, les réhabilitations de cellules commerciales. D'emblée, TPM s'engageait sur une première tranche de 18 millions.
Ça ne me semble pas si mal de la part de la métropole, surtout comparé à la part de financement restant à la charge de la commune qui ne sera que de 7,5 millions d'euros. Et c'est lancé. La première réalisation a été la place Germain-Loro, devant le collège des Maristes.
Nous avions aussi convenu en 2019 d'un engagement métropolitain de près de 40 millions d'euros pour la rénovation de la corniche de Tamaris, dont la première tranche, au nord, vient d'être entamée.
Ça non plus, ça ne me paraît pas anecdotique.
DES PROGRAMMES POUR LES MOBILITÉS DE DEMAIN ET LA DYNAMIQUE ÉCONOMIQUE
Nous nous étions entendus en 2018 sur le prolongement jusqu'à Bois Sacré du tracé du futur bus à haut niveau de service (BHNS) – même si, comme beaucoup, je regrette que ce ne soit pas un tramway – devant relier La Garde à La Seyne, dont le projet initial ne prévoyait qu'un terminus ouest à la gare de La Seyne.
Pour ne pas perdre l'opportunité d'un créneau de travaux que nous offrait la SNCF, nous avions décidé de ne pas retarder la réalisation du pont rail / pont route qui permettra de désenclaver la zone économique de Camp Laurent et de réaliser le pôle multimodal d'échanges de la gare de La Seyne qui connaîtra dans la décennie toute sa dynamique avec l'arrivée du BHNS et du RER toulonnais.
Nous avions opté pour investir dans les zones économiques des Playes (Six-Fours – Ollioules – La Seyne), de Brégaillon (base marine du technopôle de la mer), de Grimaud (économie nautique), des quais du site du chantier naval, et du terminal de croisières de Bois Sacré, au point que La Seyne a largement dépassé le nombre d'emplois salariés qu'elle connaissait à l'apogée de la construction navale.
Nous avions choisi de mettre en œuvre un réaménagement du port de Saint-Elme pour le requalifier et le protéger des posidonies mortes, avec création d'un chenal, comme nous travaillions à une solution durable pour la prévention du désensablement des plages de Mar Vivo.
Tout ça, c'est aussi fait ou acté. Et ce n'est pas rien.
IL RESTE CERTES BEAUCOUP À IMAGINER OU METTRE SUR LES RAILS
Même si certains vœux de La Seyne n'ont pas encore pu aboutir, par exemple en matière de voiries de délestage, de voies cyclables, de développement des lignes de bateaux-bus, de nouveaux parkings-relais, d'électrification des quais d'amarrage des gros bateaux, de réfection du sentier du littoral, ou d'un équipement sportif d'intérêt métropolitain pour les communes de l'ouest de TPM, il serait malhonnête d'estimer que les Seynois sont mal considérés par le territoire métropolitain.
Il reste bien sûr beaucoup à concrétiser des projets évoqués et d'autres dont l'élaboration demeure en chantier. Mais chacun sait combien est long le temps institutionnel. Le premier adjoint, dont c'est le premier mandat dans l'exécutif communal seynois, peut naturellement s'impatienter, mais, comme moi, il devra s'y faire.
PARTENARIAT OU CONFRONTATION ?
Le projet métropolitain voté il y a quelques semaines par le conseil de TPM ne revient pas en arrière sur les engagements pris antérieurement, dont la traduction concrète s'étale sur le temps long.
Il ne faudrait bien sûr pas que de nouveaux programmes fantaisistes imaginés par la Ville (un pont bouchant le port ? un port de petite plaisance là où est projeté l'accueil de grandes unités facteur de ressources et d'emploi pour nos entreprises nautiques ?...) viennent contrarier les orientations qui transcendent les alternances du calendrier électoral.
Oui, franchement, pour des adversaires politiques, je trouve qu'Hubert Falco et moi nous sommes plutôt pas trop mal entendus dans l'intérêt des Seynois.
Et je ne suis pas convaincu que, même entre amis politiques, ça puisse aller mieux lorsque l'un des deux n'a de cesse d'envoyer des piques à l'autre en prenant la population à témoin par voie de presse...