C'est une singularité nationale pour les élections municipales de début octobre qui se dérouleront en Italie dans un peu plus de 1300 de ses 7904 communes. À Buti, commune de Toscane jumelle de La Seyne, d'où sont originaires les aïeux de tant de nos concitoyens, les deux candidates têtes de liste portent le même nom de famille, qui est aussi le toponyme de leur belle, accueillante et dynamique cité médiévale : Buti !
Arianna Buti anime l'équipe de gauche et Monia Buti celle du centre-droit. Elles s'affronteront pour succéder à mon ami Alessio Lari, sindaco (maire) élu en 2011 et 2016 auquel la pertinente loi italienne – dont la France ferait bien de s'inspirer pour limiter les cumuls dans le temps – interdit de briguer un troisième mandat.
Lorsque j'étais moi-même maire, je ne me serais pas permis de donner mon sentiment sur l'élection à laquelle vont participer nos amis Butesi. L'amitié entre deux communes doit transcender les divergences politiques qui, en démocratie, existent et s'expriment au sein de chacune des communautés, et, quels que soient les choix qu'ils opèrent pour leurs dirigeants, les citoyens de l'une et de l'autre doivent demeurer liés dans les relations conviviales, culturelles, sportives, éducatives, sociales, associatives et économiques qui sont établies durablement.
L'AMITIÉ ENTRE COMMUNES PARTENAIRES TRANSCENDE LES CALENDRIERS POLITIQUES
C'est en tous cas ce à quoi je me suis attaché au cours de mes mandats, lorsque nos amis de Berdiansk, Buti, Maardu, Menzel Bourguiba, Qingdao ou Reinickendorf ont été appelés aux urnes. Et nul doute qu'il en demeurera de même, après l'épidémie de coronavirus qui entrave les échanges, lorsque, avec les nouvelles maires de Buti et de La Seyne, pourront être relancées les activités communes de partage, conduites tant par les Villes au plan institutionnel que par les comités associatifs des jumelages, autonomes des mairies, qui conduisent leurs propres actions de partenariats, bien sûr avec les appuis municipaux.
Mais, tout de même, aujourd'hui, libéré de la "réserve diplomatique" à laquelle je m'astreignais, je ne peux renier ni mon attachement aux idées de gauche, ni mon amitié avec les élus de l'équipe qu'anime jusqu'en octobre Alessio Lari, ni la qualité et l'importance des nombreux échanges que nous avons impulsés ensemble. Et Arianna Buti est assessora al bilancio e al personale (adjointe aux finances et au personnel) d'Alessio au sein de la giunta (municipalité) sortante, tout comme Francesca Di Bella, autre assessora (alle politiche sociale e giovanili, la pubblica istruzione e il gemellaggio), l'une des chevilles ouvrières de nos relations, qui "rempile" comme n°2 de la nouvelle liste.
MON VŒU DE LA POURSUITE D'UNE BELLE RELATION ENTRE BUTI ET LA SEYNE
Mon cœur penche donc pour que l'équipe d'Arianna puisse poursuivre l'œuvre d'amitié que nous avons mise sur les rails avec Alessio Lari et nos élus chargés des jumelages, Annick Le Gal puis Louis Correa pour La Seyne, dont je ne saluerai jamais assez l'implication, et dans les pas desquels, je le pense, veut s'inscrire Marie-Claude Argiolas, qui a pris le relais avec la nouvelle municipalité seynoise. Mais, si les Butesi choisissaient l'autre signora Buti, Monia, comme sindaca, je lui souhaiterais bonne chance en formulant bien sûr le vœu que nos belles relations perdurent.