9 juin 2021 3 09 /06 /juin /2021 07:51

Dans une vidéo récemment mise en ligne sur le site Internet de la commune, la maire de La Seyne expose un projet alternatif au programme de relocalisation des écoles maternelle et élémentaire Amable-Mabily et Jules-Verne dont les travaux auraient dû démarrer, mais dont elle a choisi de supprimer le budget.

Cette nouvelle piste consisterait à utiliser des espaces du collège Marie-Curie, certes notoirement en sous-effectif, et dont on pourrait encore rétrécir le secteur de scolarisation, avec les accords prétendus acquis de l'Éducation nationale et du Département.

Pourquoi pas ?... Sauf que...

 

Sauf que l'analyse de la maire repose sur une affirmation erronée, d'autant plus étonnante de sa part que, comme vice-présidente du Conseil départemental, collectivité responsable de la répartition des collégiens entre les divers établissements, elle ne peut ignorer ce qu'il en est des secteurs de scolarisation des collèges de La Seyne.

 

NON, LES COLLÈGES CURIE ET ÉLUARD NE COUVRENT PAS LE MÊME SECTEUR

Ainsi, la maire expose une nouvelle contrevérité : « (...) Donc je me suis rappelée que dans la stratégie du Département sur la ventilation des jeunes entre le collège Paul Éluard et le collège Curie qui recrutaient finalement les jeunes sur le même secteur, à 300 mètres de distance (...) ».

C'est absolument faux. Certes les deux collèges se trouvent à deux pas l'un de l'autre (ce qui a d'ailleurs longtemps permis au Conseil départemental de refuser de réaliser certains équipements sportifs lors des rénovations, estimant que les deux collèges pouvaient les avoir en partage). Mais ils n'accueillent absolument pas les adolescents des mêmes lieux de résidence !

La preuve est apportée par le Conseil départemental lui-même, où la maire siège tout de même depuis 2015, sur son site Internet dédié aux collèges, duquel est extraite la carte ci-dessous, qui parle d'elle-même...

La démonstration de la maire se fonde donc sur des éléments inexacts.

 

UN MAUVAIS COUP POUR LA SCOLARITÉ DES JEUNES DU CENTRE ANCIEN

Et cette option serait d'autant plus dangereuse que, pour libérer des espaces au sein du collège Marie-Curie afin d'y implanter un groupe scolaire primaire, il serait possible au Conseil départemental de réduire le secteur de scolarisation de celui-ci et d'envoyer jusqu'à atteindre sa capacité maximale les collégiens de certains quartiers au collège Paul-Éluard.

Or plus un établissement est de petit effectif, plus l'État en profite pour fermer des postes d'enseignants, de vie scolaire et de direction. Ce serait inacceptable pour un établissement comme Marie-Curie qui accueille des jeunes du quartier prioritaire qu'est le centre ancien, et ceux des cités HLM de La Présentation et du Mont-des-Oiseaux, qui a besoin à la fois de ressources humaines surnuméraires et d'une diversité d'offres de formations, comme le maximum de choix dans les langues vivantes, voire des filières d'excellence (sections sportives, bilangues, classes-défense, classes environnement, etc.) de nature à attirer des collégiens de quartiers plus favorisés afin de gagner en mixité sociale pour favoriser l'émulation de tous. Il est donc indispensable de lui conserver la possibilité d'accroître ses effectifs.

 

ET UNE ENTRAVE À LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES DE SUR-EFFECTIFS DU COLLÈGE DES SABLETTES

Et ça bloquerait toute faisabilité de révision générale des secteurs des collèges seynois, absolument nécessaire pour désengorger le collège Jean-L'Herminier des Sablettes, totalement surchargé au-delà de sa capacité d'accueil, dont les personnels et les parents d'élèves réclament à cor et à cri, et à juste titre, que les effectifs soient ramenés au niveau de sa possibilité initiale d'occupation.

Le projet alternatif de la maire, s'il pouvait être sympathique au regard d'une certaine continuité pédagogique de la petite enfance à l'adolescence, est donc une fausse bonne idée.

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Publié par Marc Vuillemot - dans Éducation - enfance - jeunesse