Avant que, faisant flèche de tout bois, certains ne se gaussent ou crient à l'inconséquence face à une arnaque, je dois dire que, pour plusieurs de mes collègues maires d'autres communes un peu partout en France comme pour moi, ce fut une surprise à la réception des masques protecteurs du coronavirus commandés par la Ville.
Les précieux objets-barrières « grand public », achetés à une société française installée à Lille, présentés comme étant « fabriqués dans [ses] ateliers », proviennent en fait d'une usine installée... en Chine !
Si l'important est qu'ils soient bien conformes aux normes et dûment agréés, évolutifs en masques « pro » par insertion d'un filtre spécial, durables car lavables plus de 50 fois, et reçus dans les temps pour être distribués avant le terme de la durée d'utilisation de ceux fournis par la Métropole, prévus pour une vingtaine de lavages, l'acte « made in France » que, tant qu'à faire, nous avions voulu poser, est un flop.
Explications sur cette histoire. Et surtout infos pratiques pour la distribution prévue du samedi 6 au mardi 9 juin...
DES HAUTS-DE-FRANCE EN PROVENCE, UN CIRCUIT PAS VRAIMENT DES PLUS COURTS...
L'explication du mystère de l'origine des masques, c'est mon collègue président centriste de l'agglomération de Montélimar qui l'a donnée, ayant acquis les mêmes produits auprès du même fournisseur. La société flamande n'aurait ainsi pas vraiment menti : les masques sont en effet fabriqués dans ses ateliers, qui sont en fait ceux d'un groupe belge duquel elle est filiale, qui possède quatre usines, dont une... en Chine populaire.
Et, face à la demande d'un million de masques qu'elle devait honorer, considérant que sa capacité européenne de production n'est que de 200.000 masques, elle aurait mobilisé son usine asiatique, comme le montre l'étiquette reproduite en illustration de cet article. Bon, admettons.
Mais, comme mes collègues de Montélimar, Orvault, Pau ou Mulhouse, je l'ai un peu en travers de la gorge, cette fichue mondialisation, alors même que, dans nos territoires, les producteurs, commerçants, associations et collectivités ont montré, au plus fort de la crise sanitaire, qu'un autre monde de la distribution est possible, en circuits courts, au plus près des consommateurs, dans une démarche vertueuse de prévention durable de la planète évitant les transports polluants et rapprochant les hommes des hommes...
DES MASQUES DE HAUTE QUALITÉ DISTRIBUÉS AUX SEYNOIS À PARTIR DU SAMEDI 6 JUIN
Ceci étant, nous avons ces masques de qualité et nous allons les distribuer aux Seynois. Extrême prudence légale en période pré-électorale oblige, hormis pour les personnes fragiles peu mobiles ou autonomes, nous ne renouvellerons pas la distribution à domicile par nos fonctionnaires et les bénévoles associatifs : les échanges entre « livreurs » et citoyens bénéficiaires pourraient être interprétés, pour peu que tel agent communal opine lorsque le bénéficiaire lui dirait sa satisfaction devant l'initiative municipale, chose rigoureusement interdite au nom de la neutralité de la puissance publique. On n'est jamais trop prudent.
La méthode « à domicile » avait pourtant répondu à nos attentes lors de la distribution des masques métropolitains. Les trois-quarts de ceux-ci avaient pu être livrés en main propre, évitant les files d'attente propices à la contamination dans les points de distribution. En phase de « déconfinement », si la prudence demeure de rigueur et les « gestes-barrières » continuent de s'imposer, les déplacements sont désormais possibles.
C'est donc une stratégie alliant distribution en trois points d'arrêt d'automobilistes (« drives ») et six points de retraits pour piétons, répartis sur l'ensemble des quartiers de la ville, qui a été retenue pour quatre jours dès le prochain week-end des 6 et 7 juin.
Et, plutôt qu'un long discours, je laisse chacun en découvrir les modalités en reproduisant ci-dessous l'affiche informative éditée à cette occasion...