19 juin 2020 5 19 /06 /juin /2020 07:06

Le gouvernement a transmis ce jeudi aux communes le protocole qu'elles doivent respecter pour aménager les écoles en vue de la rentrée scolaire prévue lundi 22 juin pour tous les enfants. Nos fonctionnaires sont prêts pour cette mission.

Ils le sont aussi pour la restauration scolaire. Ce service qui, bien qu'il n'a aucun caractère obligatoire, est assuré par la quasi totalité des communes françaises, a été lui aussi soumis à des règles particulières pendant la période de confinement.

Et ses agents, comme les enfants et leurs familles, ne seront pas sûrement pas fâchés de retrouver leurs habitudes d'antan...

 

Oui, comme ça a été relevé – et diffusé – un peu abruptement, il y a bien eu pendant des semaines, du pain et de l'eau servis à nos petits Seynois. Comme tous les jours de l'année, quels que soient les autres mets proposés aux enfants. Et comme dans toutes les familles à la maison.

 

UNE RESTAURATION COLLECTIVE ADAPTÉE À LA CRISE SANITAIRE

Mais, à La Seyne comme ailleurs, nos petits n'ont pas été soumis à un régime digne du bagne. L'eau et le pain, c'était, est-il utile de le préciser, comme au quotidien en période normale, pour accompagner des salades composées, des sandwichs variés, des laitages et des fruits, au détriment de plats chauds, car ils étaient les seuls aliments autorisés dès lors que les repas, du fait des contraintes de distance entre convives, ne pouvaient pas tous être servis dans les seuls restaurants scolaires adaptés aux normes de « liaison chaude ». Fallait-il refuser des enfants pour coller aux normes d'éloignement et n'accueillir que dans les salles agréées ? Que n'aurait-on pas dit si nous avions enfreint la loi ?...

D'ailleurs, à la fois pour répondre au besoin social de très nombreuses familles en difficulté économique du fait de la perte de leur travail en période épidémique, et pour ajuster à la réalité des repas froids proposés, j'ai décidé, pour cette période difficile d'épidémie, de réduire de 1,20 euro le tarif des repas, celui-ci étant ramené, suivant les situations socio-économiques des foyers, de 3,50 euros à 2,30 euros pour enfants des familles les plus aisées, et de 1,20 euro à la gratuité totale pour les plus aidés socialement.

Mais cet épisode polémique est derrière nous. N'en parlons plus.

 

LE DISPOSITIF SEYNOIS DE RESTAURATION EST CONNU POUR ÊTRE EXEMPLAIRE

Car, ça y est désormais, l'État le permet, dès lundi prochain, c'est le retour aux repas traditionnels confectionnés dans la cuisine centrale publique ultra-moderne qui, dix ans après que nous l'avons créée, continue à faire référence dans la région, et même au-delà, par ses aménagements hygiéniques, sa capacité de production, son organisation ergonomique du travail des personnels, son plan de formation continue des agents, son processus référencé de gestion écologique de ses déchets organiques et des emballages et contenants, son menu hebdomadaire sans viande, ses offres alternatives de mets pour raisons culturelles, sa confection de plats cuisinés avec les légumes bio produits par notre « ferme municipale » du Domaine de Fabrégas – et donc transportés par circuit court –, ses participations aux événements de sensibilisation aux cultures alimentaires des régions et du monde, son projet pédagogique d'éveil à l'hygiène, au goût, aux équilibres alimentaires et aux bons usages dans les temps de repas qui sont aussi des moments d'apprentissage de l'échange et du respect des autres, sa possibilité offerte aux familles de venir déjeuner pour évaluer in situ la réalité de l'offre, et son groupe de travail associant des parents à l'élaboration des menus, dans une démarche de démocratie participative.

Le service public communal offre à La Seyne ce que, sauf à devoir assumer un coup excessif, on ne peut s'offrir en achetant un service au privé qui, et c'est bien normal, doit s'assurer un bénéfice. D'ailleurs, depuis la rentrée scolaire de septembre 2012, aucune lettre de protestation ou pétition de familles ne m'est plus jamais parvenue. Même si, évidemment, comme partout, rien n'est totalement parfait et si des couacs existent parfois.

 

DES ENJEUX D'AVENIR... POUR PEU QUE L'ÉTAT FASSE CONFIANCE AUX TERRITOIRES

Et on peut aller encore plus loin, par exemple avec un second repas hebdomadaire sans protéine carnée, en avançant au-delà des obligations légales vers plus de produits issus de l'agriculture biologique et des producteurs locaux, ou en améliorant encore les process de gestion et de traitement des déchets.

Espérons que, avec les sombres perspectives économiques qui sont devant nous, l'État aura conscience que les collectivités locales, et plus généralement le service public, vont d'autant plus être indispensables pour amortir les inégalités qui vont s'accroître avec le chômage que les experts prédisent, et pour prendre toute leur part dans la transition écologique et solidaire qui, en matière d'aménagement urbain, de services, de consommation, de gestion des énergies et des mobilités, et de dynamisation économique diversifiée du local, s'avère désormais viable et urgente. Fragiliser les territoires en serrant la vis des dotations d'État et en ne compensant pas les charges conséquentes qu'ils ont dû engager pour parer au plus pressé de la crise sanitaire serait un très mauvais signal pour les temps d'après...

 

 

Les prochains menus de la restauration scolaire...

 

Et les prochains menus de la restauration des crèches... 

 

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