Pas de chance, ni la Ville de La Seyne ni la Métropole Toulon Provence Méditerranée n'ont attendu le discours du Premier ministre pour commander des masques de protection pour nos concitoyens. Si nous n'avions pas anticipé, craignant pour les délais de livraison, nous aurions pu bénéficier de l'aide financière qu'Édouard Philippe a promise, fût-elle limitée à 50% d'un prix plafond, mais dont il a annoncé qu'elle sera réservée aux collectivités passant commande à partir du jour... de son discours aux députés ! Scandaleuse inégalité, au détriment des territoires, comme le nôtre, qui ont voulu compenser la défaillance de l'État qui a pourtant la responsabilité de la sécurité publique !
Ceci étant, ces masques, nous allons les recevoir. Et les distribuer à nos concitoyens. Qu'en est-il ?
La Ville de La Seyne a donc commandé 70.000 masques, c'est-à-dire un pour chacun de nos 66.000 habitants, les autres demeurant en réserve. Ils viennent s'ajouter aux 64.800 masques pour adultes et 6.190 masques pour enfants que la Métropole a acquis pour les Seynois, qui disposeront donc chacun de deux masques.
Hélas, la pénurie dans tout le pays de masques supportant suffisamment de lavages pour être utilisables dans la durée d'un déconfinement qui s'étalera sur plusieurs mois fait que l'une et l'autre des commandes ne seront livrées qu'aux alentours du 18 mai, soit une semaine après le début officiel du déconfinement. Mais nous avons préféré cette option plutôt qu'acheter des masques plus rapidement disponibles mais devant être jetés au bout de cinq à dix lavages.
100 LAVAGES, AGRÉÉS PAR LE MINISTÈRE DES ARMÉES, ET... PRÈS DE 200.000 EUROS
Les masques que La Seyne a commandés sont prévus pour supporter 100 lavages. En usage ordinaire pour le grand public, ils sont agréés comme masques barrières UNS2, agréés et certifiés par la direction générale de l'armement du ministère des Armées, mais, pour les personnes en contact avec beaucoup de monde, ils sont aussi équipés d'une poche permettant d'insérer un filtre, les requalifiant en masques professionnels UNS1, c'est-à-dire l'équivalent des masques FFP2.
C'est cher, très cher même, puisque la facture se montera à 190.000 euros. Et on peut d'autant plus regretter que l'État, non seulement n'assure pas lui-même la protection de nos concitoyens alors qu'il indique imposer le port du masque dans certains espaces publics confinés, mais que, de surcroît, il annonce n'aider que de façon limitée et différenciée les collectivités locales qui, elles, font l'effort budgétaire d'en acheter pour leurs habitants. Espérons qu'il en dotera au moins ses propres fonctionnaires, tels les enseignants, appelés dans quelques semaines à côtoyer beaucoup de personnes...
Une information grand public sera donnée ultérieurement quant aux modalités très strictes de mise à disposition des masques.