24 avril 2019 3 24 /04 /avril /2019 16:11

Si ce qui a été écrit sur les murs d’une de nos cités seynoises atteste que, oui, depuis deux ans que  la délinquance autour du trafic de drogue dans notre métropole toulonnaise, qui est devenue criminelle avec un bien trop grand nombre de morts et de blessés par armes à feu, constitue une vraie et grave préoccupation pour le maire que je suis, je ne m’en plaindrai pas.

 

La police nationale, dès lors qu’on lui en donne les moyens humains et logistiques, fait son travail. Et le fait bien et efficacement. Les toutes dernières opérations en attestent, à La Seyne, à Toulon et à Hyères. Il n’est plus acceptable que des milliers de nos concitoyens vivent dans la terreur imposée par une poignée de trafiquants.

 

D’ABORD LA PRÉVENTION, BIEN SÛR

Ceux qui me connaissent depuis des décennies le savent : je souffre des maux dont sont victimes, par désengagement de l’État et de certaines collectivités depuis plusieurs années, les associations, l’École, les services communaux de l’enfance, de la jeunesse, du sport, ou de la culture, et les acteurs de l’insertion professionnelle, qui sont les seuls vrais instruments durables de la prévention des déviances.

L’urgence est au retour au soutien de la Nation et des territoires régionaux et départementaux aux belles missions essentielles de ceux, enseignants, éducateurs, animateurs, travailleurs sociaux, professionnels et bénévoles, dont la mission est d’éviter, bien en amont, qu’on se résigne à la répression.

 

IL NE SUFFIT PAS DE « LABELS », IL FAUT DES MOYENS SÉRIEUX !

Mais, au regard de l’acuité du problème, s’il me faut remercier les 150 policiers, dont des spécialistes mobilisés de toute la région, qui ont permis, ce dernier mardi, de réaliser des arrestations, des saisies de drogue, d’armes et d’espèces d’origine douteuse, il y a urgence absolue à ce que, au-delà de la reconquête des instruments de la prévention par l’éducation et l'insertion, les forces de l’ordre locales voient enfin reconnues leurs difficultés découlant de leurs effectifs humains insuffisants, comme de la carence et la vétusté de leurs outils de travail.

Leur travail du quotidien préventif et répressif est essentiel. Il ne servirait à rien que je me sois mobilisé sans relâche pour obtenir tour à tour que nos quartiers fragilisés soient reconnus comme « zones de sécurité prioritaire » (ZSP) puis, plus récemment, comme « quartiers de reconquête prioritaire » (QRR), si le gouvernement s’en tenait à des attributions de « labels » sans affecter chez nous les moyens humains et logistiques significatifs que je réclame depuis trop longtemps pour nos communes de l’aire toulonnaise.

On nous annonce la venue prochaine d’un membre du gouvernement. Il n’est pas pensable qu’il honore notre métropole de sa visite en y arrivant les mains vides.

 

LA LOI RÉPUBLICAINE AUTORISE, S’IL LE FAUT, L’ÉLOIGNEMENT DES FAUTEURS DE TROUBLES GRAVES

De mon côté, même si un maire n’a pas compétence en matière de sécurité publique, je confirme les instructions données à notre bailleur social historique de « verrouiller » les appartements et espaces collectifs des immeubles pour qu’ils ne puissent servir de « réserves de stockage » des stupéfiants.

Et je confirme l’accord de principe récemment intervenu entre le préfet, le procureur de la République, l’office d’HLM « Terres du Sud Habitat », et la commune, pour que la justice soit saisie dans le but de résilier les baux locatifs sociaux des foyers dont certains des membres auront occasionné des « troubles de jouissance » par leurs activités délinquantes, voire criminelles, en tous cas illicites, pourrissant la vie de ceux qui vivent dans leur environnement.

L’immense majorité des Seynois, notamment les habitants des résidences où s’enkystent les trafics, aspire à la sécurité et tranquillité que la République leur doit.

 

MÊME SI C’EST DUR, C’EST AUSSI L’AFFAIRE DE TOUS

J’en appelle enfin au civisme de ceux de nos concitoyens qui sont premières victimes de cet environnement insupportable. L’État, au travers de ses services de police locaux, confirme qu’il est disposé à recevoir des plaintes et recueillir des renseignements de façon confidentielle. Ce n’est pas de la délation, c’est un acte de citoyenneté active dans l’intérêt général. Il faut s’en saisir.

En République, la loi du silence ne peut être imposée comme obligation intangible par une infime minorité qui se soustrait elle-même à toute règle édictée par le Législateur représentant élu du peuple. Se résigner à s’y soumettre serait admettre que la nation républicaine accepterait de renoncer aux valeurs qui la fondent. Et ceux qui haïssent la fraternelle solidarité, l’égalité et le droit universel à vivre libre dans la quiétude, sauraient vite s’engouffrer dans la brèche. Nous comprendrions alors notre douleur, bien pire que ce que nos territoires subissent.

C’est le sens de l’appel que j’ai lancé ce matin sous forme d’une petite vidéo...

Le trafic criminel de drogue, il faut l’éradiquer ! On y arrivera !

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Publié par Marc Vuillemot - dans Civisme - prévention et sécurité