La Seyne est aux côtés des enseignants qui y exercent. En travaillant avec l'Éducation nationale et les syndicats de professeurs bien en amont des décisions d'ouvertures/fermetures de classes qui ont lieu chaque année, et tandis qu'on estimait à huit le nombre de postes d'enseignants primaires devant fermer à la prochaine rentrée, tant notre « démographie scolaire » tend à la baisse continue du nombre d'élèves, nous avons obtenu qu'une seule classe disparaisse. C'est une satisfaction réelle qui s'ajoute à celle, plus que probable, de voir notre ville bénéficier du label de « cité éducative » pour son accompagnement communal de l'École et son action péri- et extra-scolaire reconnue.
Mais d'autres préoccupations demeurent. Notre centre-ville n'est toujours pas inscrit dans la géographie de « l'éducation prioritaire », les maîtres chargés d'aider les équipes éducatives à agir pour les enfants en difficulté disparaissent, « l'École de la deuxième chance » de notre métropole, portée par une organisation patronale et destinée aux 16-25 ans en difficulté d'insertion professionnelle, n'accueille que deux Seynois, et les associations qui concourent à l'éducation des temps libres sont à la peine.
C'est dans ce contexte mitigé de bonnes et mauvaises nouvelles que j'ai adressé un courrier à l'Inspecteur d'académie, directeur des services varois de l'Éducation nationale...
« Monsieur le directeur académique,
« Je me fais le porte-parole des Seynois pour vous remercier d'avoir renoncé aux fermetures de classes qui avaient été envisagées dans les écoles de notre quartier Berthe pour la rentrée 2019.
« Nul doute que les enfants tireront le meilleur parti de cette décision. En matière d'insertion urbaine, sociale et professionnelle, il faut toujours “marcher sur deux jambes” : le préventif et le curatif.
« Il aurait ainsi été incohérent que, au moment où l'État a répondu à mes sollicitations d'obtenir que nos quartiers populaires voient leurs moyens policiers renforcés pour améliorer la lutte contre la délinquance et la répression, ce soient l'éducation et la formation qui subissent une perte de moyens, alors qu'elles demeurent les meilleurs moyens de la prévention des déviances et de l'intégration citoyenne et vers l'emploi. Votre décision est ainsi une bonne chose.
« Il est toutefois prévu de fermer une classe à l'école Jean-Jacques Rousseau du quartier des Plaines. Il est vrai que la démographie évolue dans nos quartiers sud dans le sens d'un vieillissement de la population. On peut regretter mais comprendre votre décision.
« Je dois alors rappeler à votre attention que je réclame depuis des années que les écoles du centre-ville de La Seyne, l'autre quartier populaire prioritaire de la commune, en lourde difficulté sociale et économique, avec des indicateurs scolaires plus inquiétants même que ceux du quartier Berthe, soit classé Réseau d'éducation prioritaire renforcé (REP+), comme l'est notre grand ensemble d'habitat social.
« Je vous rappelle que Monsieur le ministre de l'Éducation nationale m'a confirmé que, dans l'attente de ce classement, rien n'interdit au Directeur académique du département de doter les deux écoles du quartier (maternelle Anatole-France et élémentaire Jean-Baptiste-Martini) de moyens particuliers identiques à ceux dévolus aux REP+.
« Le centre ancien, vous le savez, est une zone de sécurité prioritaire (ZSP), un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), et va enfin voir démarrer sous peu les opérations prévues au titre du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU). Avec Berthe, il vient en outre de d'être retenu au titre des “quartiers de reconquête républicaine” et la politique éducative de notre commune devrait, d'après les premiers retours du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), lui permettre d'être l'une des toutes premières à s'inscrire dans le nouveau dispositif des “cités éducatives”.
« C'est donc une situation similaire à celle du quartier Berthe. Et, là encore, l'éducation et la formation ne sauraient constituer le maillon faible de l'intervention publique visant à reconquérir l'égalité républicaine à laquelle les habitants ont droit.
« Je vous demande donc :
« 1°) d'accepter d'affecter le poste supprimé à l'école Jean-Jacques Rousseau en renfort aux équipes éducatives des deux écoles du centre-ville, notamment, à défaut d'un vrai dédoublement des classes de CP et CE1 dont bénéficient les écoliers des REP, pour accompagner les efforts des enseignants de ces premiers niveaux de l'école élémentaire de notre cœur de ville ;
« 2°) considérant la réalité socio-économique et les lieux de résidence d'une partie des élèves scolarisés à l'école élémentaire Ernest-Renan, sise à mi-chemin entre nos deux QPV (Berthe et centre-ville), de consentir un effort pour le maintien du “maître surnuméraire” qui y est affecté afin de soutenir les enfants de nos QPV qui y sont scolarisés pour qu'ils puissent continuer à tirer le meilleur parti de l'enseignement dispensé dans cette école reconnue “de mixité républicaine” par la diversité sociale et urbaine de ses élèves.
« La commune de La Seyne demeure à votre disposition pour évoquer ces questions avec vous.
« Veuillez agréer, Monsieur le directeur académique, l'expression de ma parfaite considération. »