Si ce blog fêtera sa dixième année de fonctionnement en 2019, je ne suis pas, sûrement faute de temps, un grand adepte des réseaux sociaux. Des amis mettent en lien sur les principaux de ces nouveaux médias d'informations et d'échanges instantanés les articles que je poste sur mon blog et ajoutent parfois des photos brièvement commentées des événements auxquels je participe. Mais c'est tout.
Il arrive qu'on attire mon attention sur tel ou tel commentaire, telle ou telle remarque, ou telle ou telle demande d'information, mais ni ces amis ni moi-même n'intervenons jamais en réponse. La démocratie participative et l'information locales disposent d'autres moyens.
Ce n'est nullement de ma part un refus obstiné de modernité, mais j'observe que, désormais, une nouvelle attitude, en particulier sur les réseaux sociaux, consiste à ignorer la différence entre le vrai et le faux. La réalité des faits s’efface devant les interprétations, fussent-elles délirantes. C’est pourquoi, s’il épouse le désir de celui qui le reçoit, l’invraisemblable peut être préféré au vrai.
Certes, trop d'exemples montrent que vérité et politique font rarement bon ménage. Mais de là à ce que certains forgent un monde à leur convenance, il y a un pas que, personnellement, je ne franchirai pas.
Car, oui, la démocratie révèle la « faiblesse du vrai » parce qu’elle expose la réalité au jugement de n’importe qui, donc à la vulnérabilité des opinions. La faculté de travestir les faits (comme peut être celle d’agir politiquement) proviennent d’une même source : la capacité de mystification.
Pour ma part, j’assume la fragilité démocratique du vrai. J’aurai encore et toujours le courage de la vérité mais je tenterai – c’est aussi la « noblesse » du politique – d’opposer aux mensonges un « réel » collectivement désirable. Il ne faut pas désespérer de la politique, il faut affirmer le débat démocratique et rechercher en toutes actions l’amélioration de la vie de tous, dans une vérité augmentée du désir de justice.
Je le sais, la tâche est rude.