J'ai failli écrire « comme tout un chacun » pour évoquer la quinzaine d'errance estivale que je me suis accordée loin de La Seyne qui, dès la semaine prochaine, verra petit à petit ses sites littoraux et urbains retrouver leur fréquentation plus ordinaire. Ça aurait été oublier que de moins en moins de mes concitoyens disposent des moyens de s'offrir quelques jours de repos ailleurs que chez eux.
Ceux-là, qui n'ont pas eu la chance de partir, auront toutefois pu profiter avec nos touristes des animations locales que la commune, les associations, les artistes et les commerçants, forains et sédentaires, chacun dans le cadre de ses compétences et pour partie en coopération, se sont efforcés de décliner tout au long de l'été.
À L'HEURE D'UN PRÉ-BILAN DES « NOCTURNES DES SABLETTES »
On arrivera dans les semaines à venir au terme de cette nouvelle saison touristique. Et Cécile Jourda, conseillère municipale déléguée aux commerces et marchés, a convié ce mercredi les forains et artistes exposants ainsi que les personnels municipaux qui font vivre le marché nocturne des Sablettes, à une rencontre conviviale sur le Parc Braudel, autour d'un verre et d'un buffet — excellemment réalisé par notre cuisine centrale communale — pour laisser la libre parole à ceux qui assurent cette animation prisée des vacanciers comme des gens d'ici. Et tâcher d'en tirer des enseignements afin d'améliorer cette offre pour le futur.
Merci, grand merci, à ceux, très nombreux, qui s'investissent pour dynamiser nos soirées estivales sur le littoral, qui ont répondu à cette invitation et qui, dans le calme et le respect mutuel, ont fait partager leurs analyses. J'en ai retenu, entre autres, que tous ont apprécié que le marché ait été « relocalisé » sur la promenade Danielle-Mitterrand qui traverse le parc, évitant notamment les atermoiements que l'on connaissait lorsqu'il était sur la chaussée publique et qu'il fallait trop souvent attendre pour installer les étals que la fourrière évacue les véhicules des automobilistes négligents. J'ai aussi noté que, si tous se réjouissent de la présence désormais assurée du début à la fin du marché des agents du service des emplacements et de la police municipale, ils ont regretté que, du fait du surcoût en heures supplémentaires occasionné alors que la commune est contrainte de gérer l'opération à budget constant, ce choix ait conduit à ce que le marché ne fonctionne que quatre soirs par semaine. Ou que beaucoup, à l'expérience, suggèrent qu'il débute plus tard pour finir à une heure plus avancée de la nuit. Ou encore que chacun admet et supporte les contraintes d'organisation imposées par l'État en matière de prévention et de sécurité en cette période troublée par les risques d'attentats.
PARTICIPER PLUTÔT QUE SUBIR ET CRITIQUER
Cette rencontre a tranché avec d'autres. J'ai été agréablement surpris par l'enthousiasme, l'esprit d'écoute, de compréhension des contraintes, d'évaluation et de suggestion dont ont fait preuve tous ces forains, créateurs, artistes et artisans. Et par la volonté affirmée par plusieurs d'entre eux de prendre part, pour l'avenir, en concertation avec les services municipaux et leurs confrères commerçants sédentaires, peut-être dans le cadre d'une association, à la définition de ce que pourra être le marché nocturne des années futures.
Il faut que chacun le comprenne. On ne peut tout attendre de la seule puissance publique locale. D'autant moins quand elle subit les affres d'un étranglement continu de la part de l'État. Plus que jamais, en ces périodes économiquement difficiles, la participation, la coopération et l'imagination de chacun à la recherche de l'intérêt de tous doivent être au rendez-vous. Au-delà du marché forain et artisanal des Sablettes, d'autres pourraient s'inspirer de cette approche positive.