31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 06:17

Je dois l'avouer, j'attendais avec un peu d'appréhension le reportage de plus de cinq minutes que la chaine de télévision TF1 a diffusé ce dimanche au cours de son journal de 20 heures sous le titre « La Seyne-sur-Mer : renaissance d'une ville ». Pour les visiteurs de mon blog qui ne l'ont pas vu, ils peuvent le trouver en « replay » sur le site Internet MyTF1, à 8 mn 50 après le début du journal, ou en cliquant sur ce lien.

Oh, ce n'était pas que je mettais en doute l'impartialité des journalistes, que je m'inquiétais d'une vision trop défavorable ou misérabiliste, ou que je craignais que l'interview de quelque grincheux nuisît à un rendu le plus juste possible de l'état d'avancement de la reconversion qu'il a fallu opérer depuis bientôt trente années. Tous ces travers-là, j'y suis habitué, non pas du fait de la presse, mais de certains de mes concitoyens pas toujours satisfaits, souvent à juste titre dubitatifs, inquiets ou dépités, et même de... moi-même qui, comme tout un chacun, connais des moments de doute, de déception, voire de rage.

 

UNE RECONQUÊTE SANS METTRE TOUS NOS ŒUFS DANS LE MÊME PANIER

Ce que je redoutais, c'était que l'angle d'approche, centré sur la valorisation touristique comme vecteur de relance économique, ne donne à retenir au téléspectateur qu'une image de stratégie de redynamisation se fondant sur un seul parti pris pouvant se résumer à... « du passé faisons table rase ».

Les images commentées du littoral du chantier naval, les interviews des anciens travailleurs, les commentaires du journaliste, m'ont totalement rassuré. Le reporter a opportunément bien mis en exergue deux éléments qui me semblent d'importance : la reconquête par changement d'usage du potentiel foncier jadis industriel désormais valorisé pour le tourisme, la culture et le loisir, et la complémentarité de ces espaces avec ceux, tout autant patrimoniaux, de notre littoral naturel, balnéaire et nautique qui a connu ses grandes heures de tourisme au XIXe siècle et qui renaît à sa vocation.

Bien sûr, d'aucuns analyseront le reportage en déplorant qu'il puisse donner le sentiment que l'on a remplacé une mono-activité industrielle par une mono-activité touristique, ce qui serait dangereux, tant on a payé très cher dans les années qui ont précédé la fermeture du chantier naval d'avoir « mis tous nos œufs dans le même panier ».

 

BIEN SÛR, TANT DE CHOSES RESTENT À FAIRE

C'est d'ailleurs faux, puisque La Seyne peut aussi s'enorgueillir d'accueillir sur son terroir littoral la base marine du « technopôle de la mer à vocation mondiale »  de la Méditerranée, où l'industrie, la haute technologie, la science et la recherche sont en plein développement, comme elle prend bien garde de préserver et soutenir l'économie de la nature, la pisciculture, la conchyliculture et l'agriculture de proximité, ou l'économie solidaire et sociale des services de proximité.

Et, bien sûr, il s'en trouvera — et je ne les blâme pas tant le chantier est long et difficile — pour commenter sur l'absence d'images de nos quartiers dégradés, de notre vieux centre en détresse, de l'état de nos voiries, notamment celles de la corniche de Tamaris ou du cheminement piétonnier depuis le terminal de croisières jusqu'au vieux port, du manque d'ambition de nos transports collectifs, en particulier en soirée et les week-ends, ou des sentiments d'insécurité qui peuvent nuire ça et là à la promotion de notre territoire.

 

DE LA VOLONTÉ POLITIQUE, DES AIDES, DES INVESTISSEURS, ET DU TEMPS

Mais, une fois n'est pas coutume, c'est bon pour le moral, je voudrais que nous puissions voir le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide.

Ce reportage nous aura donné à partager une vision encourageante à poursuivre collectivement nos efforts, en nous appuyant sur notre détermination politique, pour obtenir plus d'appuis de la puissance publique, pour promouvoir le potentiel de La Seyne auprès des investisseurs privés, tout en modérant notre impatience, en suivant la recette synthétisée par le journaliste en conclusion de son reportage, à savoir... donner un peu de temps au temps...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Économie - tourisme et commerce