Une fois n'est pas coutume, mais ça me semble suffisamment important, je voudrais livrer l'intégralité du verbatim du propos, inhabituellement long dans le type d'occasion où je l'ai prononcé, que j'ai tenu ce lundi soir à l'occasion d'un des "after work" qu'organise l'Union sportive seynoise (USS), notre club de rugby, en l'honneur de ses partenaires du monde économique, sans l'appui desquels il ne pourrait accomplir tout ce qu'il mène à bien. L'entreprise honorée cette semaine était le groupe Pizzorno, mais de très nombreux autres sponsors étaient présents. C'est à eux, mais aussi aux collectivités locales, et, naturellement aux dirigeants d'un club à la croisée des chemins, que j'ai voulu délivrer un message pour l'avenir...
"Merci à tous les chefs d'entreprises, les partenaires, en particulier la société Pizzorno, à l'honneur ce soir, dont on sait le soutien qu'elle apporte au club… Je dis merci parce que je tiens à l'USS, au rugby seynois… Nous y tenons comme à l'un de nos moteurs de vie, de développement pour nos enfants, et pour faire rayonner notre ville.
FACE AUX DIFFICULTÉS, L'USS À LA CROISÉE DES CHEMINS
"Devant vous, je ne vais quand même pas rappeler que La Seyne a été le terreau du rugby dans la Rade depuis la création du club en 1902, soit 6 ans avant le premier club toulonnais. Le rugby fait partie de notre culture. C'est d'évidence le sport qui mobilise le plus de public dans notre ville. Alors se pose une question : mobilise-t-il "malgré" la présence d'un club de taille internationale comme le RCT ? Et ma réponse est : Non, pas malgré, bien sûr, mais bien grâce à cette présence, à cette dynamique.
"L'USS a aujourd'hui conquis un niveau rarement atteint dans son histoire. Et le club est à la croisée des chemins. La municipalité en est parfaitement consciente. Oh, bien sûr, on a toujours aidé le rugby à La Seyne. Tous mes prédécesseurs. Mais vous connaissez très bien les difficultés que vivent actuellement les collectivités et qu'elles ne rencontraient pas auparavant. Je vous demande de vous en souvenir. Avant on "envoyait" les subventions… et on en récoltait - ou pas - les fruits.
"Bien sûr, et c'est une banalité de le dire : les temps ont changé. Ce n'est pas aux acteurs économiques que vous êtes que je vais l'expliquer. Et, malgré ces difficultés, nous avons beaucoup fait, et nous faisons beaucoup. Mais aujourd'hui, tout ça est fragilisé. Et, en même temps, les présidents, les administrateurs, et les autres, tous les autres, vous avez créé un élan, un espoir. Et aujourd'hui, il faut avancer. Mais comment avancer ?
AVANCER VERS LA "PRO D2" À L'ÉCHELLE DU TERRITOIRE DU "GRAND TOULON"...
"Avancer pas seulement à La Seyne, mais bien au-delà. L'Ouest Var ? Dont La Seyne est le pôle rugby ? Oui, mais bien plus, évidemment ! Il faut avancer au moins à l'échelle de TPM, en articulant intelligemment notre stratégie à la puissance du RCT, qui ne demande qu'à s'appuyer - ses dirigeants le disent eux-mêmes -, à un pôle seynois qui, à terme, accèderait à la Pro D2.
"J'en ai déjà parlé avec Hubert Falco… Je sais qu'il a cette perception des synergies territoriales, je sais qu'il a de l'ambition pour Toulon et pour l'agglo… Et nous savons tous que, sans La Seyne, l'ambition toulonnaise ne tourne pas à plein rendement. En rugby comme en tout !
"Alors, je le redis avec force : ce pôle de développement sportif autour du rugby, sport phare, s'il n'est pas le seul, évidemment, à devoir être soutenu, doit être un projet d'agglomération auquel La Seyne est prête à s'associer.
AVANCER À L'ÉCHELLE DE LA RÉGION QUI DOIT RECONSIDÉRER SON APPUI...
"Avancer à l'échelle de TPM. Mais aussi avancer à l'échelle de la Région !! Je veux d'ailleurs, comme je l'ai déjà fait, publiquement, demander à l'instance régionale de reconsidérer ses décisions récentes et considérer que "l'aménagement du territoire sportif" ou "l'aménagement sportif du territoire" est une chose sérieuse !! Car, oui, bien sûr, le sport est devenu aussi une activité économique ! Il serait temps que l'on en prenne conscience ! Et je profite de ce moment justement, pour le réaffirmer, en présence d'acteurs de l'économie, avec lesquels je m'entretiens régulièrement, et avec qui nous avons fait avancer bien des dossiers. Et je les appelle, eux qui font déjà beaucoup, malgré la conjoncture, à s'investir encore plus dans cette entreprise sportive et collective qu'est le rugby seynois !
"Oui, je le redis à mes collègues de la Région : l'aménagement du territoire sur un plan sportif est une chose plus que sérieuse, qui induit de l'activité, de l'emploi, sans doute peu directement, là n'est pas la question. Mais beaucoup indirectement, quand on songe à la capacité d'attractivité engendrée par le sport de haut niveau, sur un territoire donné. Et en matière de rayonnement et de développement, rien, je dis bien rien, ne doit être négligé. Tout autre attitude de la part des collectivités serait coupable ! Et pour achever de convaincre mes collègues de la Région, je ne reviendrai pas sur la stratégie régionale du RCT, lui-même accompagné "vigoureusement" (c'est le moins qu'on puisse dire !) par Toulon et TPM, une stratégie importante pour tout PACA, avec Marseille en particulier, dont le stade vélodrome accueille depuis quelques années déjà des rencontres de rugby prestigieuses.
LA VILLE VEUT CONTINUER À METTRE LES MOYENS
"Voilà… Dois-je rappeler les moyens financiers et logistiques, les moyens en communication que la Ville n'a cessé d'apporter ? Elle continuera à le faire, avec conviction. Dois-je rappeler la création du centre balle ovale qui fait découvrir au maximum d’enfants de la ville la pratique du rugby ? Le centre de préformation que la ville a initié en mettant en synergie le Comité départemental, le comité régional et le club ? Dois-je rappeler que notre direction des sports aide autant que faire se peut l’école de rugby dans la mise en place de ses stages durant les petites vacances, que des partenariats ont été mis en place avec d'autres sports, comme le club de lutte, la salle d’escalade, le club nautique de "La Méduse" ? Mes amis, mes collègues élus, me disent souvent : tu fais, et tu ne dis pas que tu fais. Eh bien là, c'est ce que je fais. Je dis que je fais.
"Moi, vous le savez, j'achète, le dimanche, mon billet au guichet de Marquet lorsque l'USS joue à domicile. Et je suis allé récemment à Chambéry… Et je l'ai dit, et je le redis ce soir devant vous, tout en vous remerciant, vous les partenaires, de vos efforts et de votre soutien, que je serais heureux d'aller acheter mon ticket pour assister à un match de Pro D2 !!! Même si, auparavant bien sûr, la route est rude et longue en Fédérale 1. Mais c'est un cap à fixer, tous ensemble. Ce n'est pas à nous, municipalité, d'en définir seuls le terme et les délais, ni le scénario exact. Mais vous pouvez compter sur moi, sur mon adjointe aux sports, Marie Bouchez, vous pourrez compter sur toute notre équipe, vous le savez. Et si je parle de Pro D2, ce n'est évidemment pas que j'envisage que la Ville gagne au loto. Et, si c'était le cas, vous vous en doutez, fidèle à ma gestion depuis le début de mon premier mandat, je m'en servirais d'abord pour nous désendetter, pour alléger la pression fiscale et booster nos investissements, notamment pour le centre-ville ! Non, sérieusement, ce que je veux dire, c'est qu'avec tous les partenaires, et notamment la Région et TPM, on peut ensemble être ambitieux.
MON "APPEL DE LA MURAILLETTE" À L'AGGLOMÉRATION ET À LA RÉGION
"Eh bien, oui, Hubert, mon cher Hubert Falco, oui, Michel, mon cher Michel Vauzelle… Je m'adresse à vous ce soir. Ce sera peut-être l'appel de Marquet, l'appel de la Muraillette... Je ne veux pas jouer sur la corde sensible mais tout de même ! En disant cela, je soutiens l'ambition d'un club, de ses bénévoles, de ses joueurs, de son public, de ses dirigeants… Je salue aussi l'ambition d'un homme que j'apprécie énormément, il le sait, et dont je respecte l'énergie et la détermination. L'ambition d'un des co-présidents dont je sais les efforts personnels assez incroyables qu'il a consentis. Qu'il a consentis, vous le savez, nous le savons, non pas pour son image, non pas pour lui, non pas pour une quelconque carrière, déjà bien remplie d'ailleurs, de chef d'entreprise. Non, je salue un engagement pour sa ville, pour son club. Et ce qu'il a créé, ou financé, ou aidé à financer, ça restera. Il n'a pas investi sur le sable ou dans le bling-bling. Non, quoiqu'il arrive maintenant, à titre personnel et en tant que maire, il a ma reconnaissance, et celle de La Seyne, et j'espère de tout coeur qu'il parviendra non pas à son rêve, mais au nôtre, au vôtre. Qui est un rêve - et surtout et avant tout un objectif ! - de développement et de prospérité en même temps qu'une ouverture pour nos jeunes, pour nos enfants.
"La Seyne, Terre de rugby. Terreau. La Seyne pépinière de talents. La Seyne grand pôle de haut niveau et formateur associé au RCT… C'est cela, mesdames, messieurs, que vous soutenez. Vous soutenez notamment des joueurs de grande qualité et au grand coeur. C'est tout cela que vous aidez à vivre. C'est un beau sport naturellement, mais, bien au-delà, une ville, un peuple. Et pour cela, merci."
> La très jolie photo des "minots" illustrant cet article est d'un photographe seynois, amateur de rugby, Guillaume LUQUE, qui a bien voulu que je l'utilise ; du coup, j'invite les visiteurs de mon blog à aller faire un tour sur son beau site