Ils sont cent trois. Cent trois hommes et femmes qui, à la mairie de La Seyne, travaillent, bien souvent sans compter leurs heures aux moments où la plupart de leurs collègues sont au repos, pour assurer le bon fonctionnement des activités sportives de la commune. C'est une équipe diverse, dirigée par Jean-Jacques et son adjointe Valérie, depuis les agents qui assurent la gestion et l'entretien des équipements jusqu'aux éducateurs spécialistes de la pédagogie de nombreuses disciplines, en passant par un petit groupe assurant la logistique administrative. Ils se sont retrouvés, comme chaque année, la semaine dernière, pour une matinée d'échanges et de convivialité, dans l'un des équipements dont ils ont la gestion, la maison de la pleine nature dans la forêt de Janas.
UNE BELLE OFFRE SPORTIVE PUBLIQUE ET ASSOCIATIVE
Alors que, depuis deux décennies, dans d'autres communes, les services municipaux du sport sont, peu à peu ou sans crier gare, démantelés pour laisser libre cours aux initiatives privées, fussent-elles sans but lucratif, La Seyne, qu'elles aient été les couleurs politiques des équipes élues qui se sont succédé, a toujours tenu à conserver une offre sportive publique d'importance. La pratique du sport, en centre municipal, en club ou en mode loisir, est chez nous considérée historiquement comme un formidable vecteur de lien social.
Et je parle bien de la pratique car, si le spectacle sportif est aussi un atout pour donner corps à une cohésion territoriale et sociale, comme on le voit dans des communes où certains clubs évoluent à des niveaux prestigieux attirant des milliers de supporters enthousiastes, l'originalité seynoise réside dans cette dualité d'approche, alliant spectacle avec des tribunes bondées à Marquet ou à Baquet, et pratique du plus grand nombre, avec sensibilisation et éducation actives dans les écoles municipales et dans les clubs, des tout-petits aux seniors, avec une attention particulière pour le sport au féminin, les offres pour les personnes porteuses de handicaps, et celles adaptées ou dédiées aux personnes âgées.
NE PAS DÉMANTIBULER L'EXISTANT AU NOM DES RYTHMES SCOLAIRES
Il faudra d'ailleurs, tant c'est essentiel pour l'éducation de nos jeunes, je l'ai dit l'autre jour aux éducateurs et agents du service des sports inquiets comme le sont nombre de parents, que la nouvelle organisation des temps scolaires, difficile à mettre en place et dont j'ai sollicité le Rectorat qu'il nous accorde quelques mois de plus pour l'organiser, ne vienne pas démantibuler les édifices patiemment construits depuis 60 ans de politique sportive à La Seyne. Je pense même qu'il faut prendre le problème à l'envers : considérer l'existant en matière sportive, culturelle, et socio-éducative, et bâtir les rythmes des enfants autour de ces atouts qui portent leurs fruits.
LE SPORT, PRÉVENTION CONTRE LES OBSCURANTISMES DES TEMPS
12.000 Seynoises et Seynois, sur 62.000 habitants, sont licenciés dans un club. On estime à presque autant le nombre de pratiquants non adhérents d'une association. C'est inédit et ça mérite que, malgré les difficultés que rencontrent les collectivités, le maximum d'efforts publics soit maintenu. Car, à l'heure où l'évolution de la société enferme sur eux-mêmes de plus en plus de nos concitoyens, où s'étiolent l'exercice de la vie civique, l'apprentissage du respect des règles et des individus, le dépassement de soi et l'effort individuel et collectif, alimentant le terreau des peurs sur lesquelles se fondent les pires extrémismes qui n'offrent que des perspectives de pacotille dont l'Histoire a montré qu'on en déchante vite mais en ayant vécu de funestes dégâts, le sport, comme l'éducation et la culture, demeure un vrai remède préventif.
Je me devais, au lendemain d'un jour qui a vu, à cinquante kilomètres de La Seyne, un bien inquiétant résultat électoral, de dire à ces centaines de personnels communaux et dirigeants bénévoles qui portent les clubs à bout de bras, combien leur action, professionnelle ou volontaire, est un rempart citoyen capital contre les obscurantismes. Et les encourager à poursuivre. Il y a tant à faire encore, notamment pour certains de nos équipements qui méritent une plus grande attention. Les 7,21% du budget municipal que nous consacrons au sport communal et associatif, associés aux efforts de mécénat que consentent de nombreuses entreprises locales, sont à la fois beaucoup et peu de chose, mais, en tout cas, ne sont pas de l'argent perdu. Construire encore et encore des citoyens seynois éclairés, ça vaut bien de mobiliser 7% de budget contre 54% de votes sombres...