7 janvier 2025 2 07 /01 /janvier /2025 10:38

 

Elle était annoncée depuis plusieurs années, sa mise en service a été reportée, mais c'est fait.

 

Un bus relie désormais La Seyne à La Garde (et un petit bout de La Valette), via Toulon, sans contrainte de correspondance.

 

Certains diront que, ajoutée aux lignes 1 et U, on préfigure avec la mise en service de cette nouvelle ligne 2 ce que pourront être les dessertes du futur "superbus" – voire du futur tramway... – de la Métropole toulonnaise.

 

C'est plutôt une bonne chose. Mais ça appelle quelques réflexions qui pourraient conduire à des améliorations à l'occasion de la révision des offres de mobilités que Réseau Mistral conduit chaque année à la rentrée de septembre...

 

 

 

UN TRACÉ QUI IGNORE DES ÉQUIPEMENTS PUBLICS ESSENTIELS

 

Sur le tracé, il est regrettable que l'hôpital métropolitain de Sainte-Musse ne soit pas desservi par cette ligne 2. Que sont devenues les belles promesses de... 2011 ? Souvenons-nous que, alors que nous luttions pour le maintien de la maternité à notre hôpital seynois George-Sand, nos interlocuteurs nous rétorquaient que, « sous peu », le TCSP (transport en commun en site propre) desservirait directement depuis La Seyne le nouvel hôpital toulonnais. Près de 15 ans se sont écoulés, le TCSP est annoncé à La Seyne au mieux pour 2032. La création de la ligne 2 aurait pu être un pis-aller dans l'attente du TCSP, voire du tramway...

 

Il est toutefois possible d'y remédier en modifiant, à l'occasion de la mise à jour du réseau de septembre 2025, le tracé de cette ligne 2. Comme suggéré sur le plan ci-dessous que je soumets à la sagacité des spécialistes, le tracé pourrait emprunter celui de la ligne 31 entre l'arrêt Pont-Saint-Jean et l'arrêt Genevoix puis celui de la ligne 9 entre Genevoix et Pont-de-Suve. Le "surcoût" en temps de trajet serait de 4 minutes supplémentaires mais, outre l'hôpital Sainte-Musse, d'autres équipements publics d'intérêt métropolitain seraient ainsi desservis : les lycées Cisson et Rouvière, le complexe sportif métropolitain Léo-Lagrange, deux parkings-relais, un point de covoiturage, la gare SNCF de Toulon-Sainte-Musse...

 

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POUR UNE BONNE DESSERTE DES QUARTIERS POPULAIRES

 

Et, avec cette modification, la ligne desservirait le quartier prioritaire toulonnais de Sainte-Musse avec deux ensembles d'habitat social d'importance (Les Œillets et La Poncette) dont les habitants, trop souvent sujets de relégation, méritent bien d'avoir un accès amélioré aux mobilités publiques.

 

C'est cette même logique qui a guidé l'équipe municipale de gauche unie qu'animait Maurice Paul entre 1995 et 2001 lorsque nous avons insisté pour que le quartier Berthe soit desservi par le tramway, devenu TCSP, et que La Seyne a pris à sa charge, bien avant la création de la métropole, la réalisation des voies qui lui sont exclusivement dédiées. Fort heureusement, la nouvelle ligne 2, reprenant à La Seyne le tracé de l'ancienne ligne 8, n'a pas exclu notre quartier populaire de 12.000 résidents.

 

 

DES HORAIRES NOCTURNES À QUESTIONNER

 

Il reste toutefois à se questionner sur les raisons pour lesquelles, en horaires de nuit, la ligne 2 évite les 8 stations qui desservent l'hôpital seynois, le quartier Berthe et la gare SNCF de La Seyne–Six-Fours, pour "couper" par Brégaillon. Il en est d'ailleurs de même avec les horaires nocturnes de la ligne 1 qui excluent les résidents du quartier de La Beaucaire. Je ne veux pas croire que la RATP, exploitant de Réseau Mistral, – ou, pire, la Métropole, avec ou sans l'avis des maires concernés – auront considéré comme le fit il y a quelques années un maire d'extrême-droite d'une ville d'Occitanie que les habitants des sites populaires n'ont pas droit aux mêmes offres de services publics que les autres.

 

Mais c'est là un autre sujet pouvant faire l'objet d'une réflexion, intégrant la question de la sécurité nocturne qui a peut-être guidé le choix des décideurs de cette nouvelle ligne 2, sujet récurrent, sinon obsessionnel, de la part de certains élus locaux, mais que, ailleurs en France et en Europe, on a su traiter autrement que par la relégation stigmatisante. Et pour lequel, je le sais, des prétendants progressistes à l'alternance municipale et intercommunale de 2026, ont des solutions utiles et originales, en vigueur en d'autres lieux, à proposer.

 

 

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