2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 08:38

Comme beaucoup de mes collègues maires de communes abritant des quartiers populaires, je suis confronté à l'inquiétude de certaines familles pour régler les loyers de leur logement social en cette période exceptionnelle de perte de revenus.

C'est une question que nous avons abordée ensemble lors d'une conférence téléphonique avec Julien Denormandie, le ministre du Logement et de la Ville.

La solution ne peut en effet venir que de l'État, tous les organismes publics d'HLM, fragilisés par les récentes réformes, ne pouvant aujourd'hui décider d'un report de règlement ou de réduction des loyers.

Mais quid des locataires du privé ?...

 

 

L'INQUIÉTUDE RÉELLE DE PERTES DE REVENUS

Contrairement à d'autres villes où La Banque Postale a fermé ses portes alors qu'elle est souvent le dernier établissement financier acceptant encore de maintenir une agence dans les quartiers fragiles et de conserver la gestion de comptes que l'on vide sitôt que sont perçues, en début de mois, les seules sources de revenus que sont pour certains foyers les allocations familiales, La Seyne n'est pas confrontée à cette difficulté. La Poste accepte en effet – et je l'en remercie – de maintenir ouvert son bureau du quartier Berthe malgré les difficultés en personnel que, comme tout organisme, elle rencontre. C'est loin d'être le cas partout.

Mais, si les allocations familiales peuvent continuer à être perçues, les difficultés financières du moment touchent bon nombre de familles de résidents du logement social. Les statuts professionnels sont pour beaucoup de locataires parmi les plus précaires, pas forcément pris en compte par les mesures compensatoires décidées par l'État. Les pertes de revenus sont réelles et les risques d'impayés de loyers tout autant.

 

LA SOLIDARITÉ DE L'ÉTAT DOIT JOUER

Il n'est pourtant pas pensable qu'un office d'HLM décide de sa propre initiative de différer le règlement ou réduire le montant des loyers, en tous cas pas au-delà des mesures sociales ordinaires d'accompagnement dont, comme à Terres du Sud Habitat, bénéficient certaines familles en lourde difficulté de gestion de leur « économie familiale ». Imaginer pour un bailleur social une perte de recettes  non compensée par la solidarité nationale mettrait en péril le service public du logement, pour l'entretien et la gestion du patrimoine HLM.

Comme c'est le cas pour les soutiens à l'économie, l'État doit se pencher avec bienveillance sur cette réalité. C'est ce que nous lui avons demandé dans un courrier que nous avons adressé hier, après une vidéoconférence que nous avons organisée entre maires de toutes opinions politiques qui nous retrouvons au sein de l'Association des maires Ville & Banlieue de France...

 

 

ET LES LOCATAIRES EN DIFFICULTÉ DES BAILLEURS PRIVÉS ?

J'évoquerai la question des locataires des offices publics d'HLM ce jeudi après-midi lors d'un échange téléphonique programmé avec le ministre en charge du logement. Mais il reste que, si l'État accepte pour franchir cette mauvaise passe de mobiliser des moyens nationaux dédiés au logement social, notamment ceux de la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS), la question ne sera pas pour autant réglée pour les locataires du secteur privé dont certains, faute de logements sociaux en nombre suffisant dans notre métropole, sont parfois des familles très humbles aux revenus fort modestes, voire sans autre ressource que les aides sociales.

Les associations de locataires et de consommateurs sont aux côtés des familles en difficulté et, s'appuyant sur les possibilités règlementaires, les assistent en proposant par exemple, comme la Confédération nationale du logement (CNL), des lettres-types à adresser au propriétaire pour obtenir des délais de versement des loyers.

Si notre Maison de l'Habitat fait partie des services communaux fermés pour cause de risque viral, il est toujours possible de trouver un appui auprès de notre Centre communal d'action sociale (CCAS) au 04.94.06.97.23 ou par courriel.

Et les associations de locataires présentes à ma connaissance à La Seyne doivent également pouvoir être jointes :

> Association Force Ouvrière Consommateurs (AFOC) : coordonnées

> Confédération logement cadre de vie (CLCV) : coordonnées

> Confédération nationale du logement (CNL) : coordonnées

> Droit au logement : 04 94 87 41 57

> Information défense des consommateurs salariés (Indecosa-CGT) : coordonnées

 

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