Le temps que l'information circule auprès du grand public sur une décision et voilà que des modalités contradictoires sont annoncées.
En temps normal, on râlerait ou on se gausserait des décideurs. En période de crise, on s'adapte et on s'efforce de faire passer le nouveau message.
C'est ce que nous avons choisi de faire, sans discuter, avec les moyens dont nous disposons, sans prendre d'initiative dépassant nos compétences, et autant que possible en temps réel.
MARCHÉS ALIMENTAIRES : FERMÉS, OUVERTS, FERMÉS
À La Seyne, nous avions ainsi anticipé en décidant de fermer nos marchés. Ça a fait hurler certains. Puis le ministre de l'Agriculture nous a rappelés à l'ordre en signifiant que « les marchés alimentaires de plein vent et les halles doivent rester ouverts ».
Nous avons alors mis en place une adaptation permettant de respecter les « gestes barrières » sous le contrôle de notre police municipale et nos trois marchés ont repris une certaine activité. Ça a aussi fait hurler certains, et parfois les mêmes !
Mais, finalement, le Premier ministre a décidé lundi soir de l'arrêt des marchés. Nous nous exécutons donc et revenons à notre décision initiale de suspension.
Nous le regrettons bien sûr pour l'activité économique des forains, mais la raison de prudence extrême commande. Nous avons en revanche invité les commerçants de proximité autorisés à rester ouverts à nous communiquer leurs horaires pour que nous les diffusions (cliquez ICI pour accéder à la liste qui sera mise à jour au fur et à mesure et disponible sur le site du magazine communal leseynois.fr).
DU NUMÉRO VERT SUBMERGÉ À UN CENTRE DE CONSULTATION SEYNOIS
Nous étions aussi préoccupés par l'incompréhension et l'inquiétude des personnes atteintes de symptômes grippaux auxquelles les autorités sanitaires demandaient de ne pas consulter leur médecin de ville mais d'appeler un numéro vert orientant – ou pas – vers le centre 15 dédié aux urgences médicales. Résultat : on ne comptait plus les gens angoissés interpellant la mairie ou les élus pour demander ce qu'il y avait lieu de faire. Or nous ne sommes pas médecins...
Nous nous réjouissons donc de pouvoir apporter notre contribution à un dispositif qui est entré en service ce lundi dans les locaux de notre ancienne école Amable-Mabily que nous avons décidé de mettre à la disposition, avec du mobilier simple mais adapté, des gels hydroalcooliques, des masques et lingettes, de la Communauté professionnelle territoriale de santé, réseau d'une cinquantaine de médecins de ville volontaires qui se relaient avec des infirmiers pour accueillir des patients soupçonnant une atteinte par le coronavirus afin de réaliser le diagnostic nécessaire. Les cabinets médicaux de ville sont ainsi protégés et les services d'urgence hospitalière risquent moins l'engorgement.
Mais, sans faire de polémique inutile et malvenue, est-il normal, ainsi que le relevait, à l'occasion de l'ouverture de cette structure unique dans l'aire toulonnaise, le président du Conseil régional de l'Ordre des médecins, qu'il faille « se débrouiller » ainsi entre praticiens libéraux et collectivité locale, et lancer un appel aux dons de masques pour faire fonctionner un tel service ?
Attention : une erreur s'est glissée dans l'encart de l'article publié par Var-matin reproduit ci-dessus : le centre est ouvert du lundi au vendredi (et non du lundi au mardi), et son responsable, le docteur Guardigli, a annoncé que, si besoin, il pourra l'être aussi le week-end.
DES MASQUES DE 2009 À JETER OU À UTILISER ?
On pourrait citer d'autres exemples d'indécisions et de contrordres, telle cette instruction reçue des autorités nous signifiant de ne pas utiliser les 6000 masques restant de l'épidémie de grippe H1N1 de 2009, finalement contredite par l'accord donné par l'Agence régionale de santé autorisant la mairie à les lui remettre pour qu'elle les répartisse en fonction des besoins.
C'est le lot de toute période exceptionnelle où les choses évoluent à une vitesse pharamineuse supposant des adaptations constantes. Personne n'est à blâmer. Tous ceux qui décident et ceux qui exécutent font de leur mieux.
UNE SEULE CERTITUDE CONSTANTE : PROTÉGEONS-NOUS, PROTÉGEONS LES AUTRES !
Saluons donc une nouvelle fois le dévouement et l'abnégation de tous les cadres et agents des services publics qui sont sur la brèche et qui, au-delà des soignants, méritent bien sûr qu'on ouvre sa fenêtre le soir pour les applaudir, mais surtout qu'on leur facilite la tâche en évitant de tomber malade et de propager le virus, en respectant scrupuleusement les consignes de confinement à domicile, pour l'instant sans contrainte par un couvre-feu qui, de toute façon, serait illégal, seul le préfet, représentant de l'État, et non le maire, ayant le pouvoir de le décider...