Nombreux étaient les Seynoises et Seynois ayant répondu à notre invitation à l’inauguration, ce vendredi, d’une nouvelle place dans la ville historique. Des Seynois de tous âges et riches de leurs diversités. Quelques extraits du propos que j’ai tenu à cette occasion...
« Nous sommes ici aujourd’hui en plein centre-ville pour inaugurer un petit morceau de plus de notre cœur à tous, du beau cœur de notre ville.
« Ce n'est pas rien, une nouvelle place. C'est un espace de vie, un lieu de vie commune. Et, de fait, cette nouvelle place, tout à la fois minérale, végétale et conviviale, beaucoup de Seynoises et de Seynois l'ont déjà, à leur manière, inaugurée : de jeunes étudiants et lycéens, en y faisant tout naturellement une pause, le midi, quelques paroissiens, en y organisant leurs manifestations festives, les touristes et les Seynois, revenant du marché pour une pose à l'ombre de ces savonniers qui fleuriront au printemps.
« Cette place, nous lui conférons, de surcroît, aujourd’hui, un caractère historique et remarquable, en lui donnant le nom de "place des Seynois de la Mission de France" et aussi, dans un tout autre registre, en lui ayant préservé, chose rare et appréciable, cet arbre, un if, qui nous donne de l’ombre du haut de ces cent ans.
LES PRÊTRES OUVRIERS, UN PAN DE L'HISTOIRE DE LA SEYNE
« J'ai évoqué le nom que nous allons dévoiler tout à l’heure, "les Seynois de la Mission de France". Ce sont des prêtres, bien sûr, dont nous parlons. En quelques mots, permettez-moi de rappeler qu'ils s’engagèrent ici, à La Seyne, dans cette paroisse, à l'image de l’un des leurs, Jean-Pierre Margier, personnalité seynoise appréciée et reconnue pour son infatigable dévouement au service des humbles, pour son immense et inépuisable bonté. Nous lui rendrons un autre hommage, à Berthe, demain matin.
« Ces hommes, et aujourd’hui ces femmes et ces laïcs, de la Mission de France, ce sont les fameux "prêtres ouvriers" qui ont joué un rôle si particulier dans l'histoire de l’Église et de notre pays, par leur engagement aux côtés et au sein même du peuple et de la classe ouvrière.
« La Mission de France, qui sera élevée ensuite au rang de prélature territoriale, mais ça, ce sont des histoires de curés qui ne concernent pas la République laïque, cette Mission de France, donc, aujourd'hui appelée « Communauté Mission de France », connaîtra bien des rebondissements.
« Un temps contestés par la hiérarchie catholique elle-même, les prêtres ouvriers, jugés un peu trop engagés socialement et syndicalement, se verront durant quelques années, assez paradoxalement, interdits d'activité professionnelle.
« Mais en 1965, après le Concile Vatican II, ils seront à nouveau autorisés retourner à l'usine, à la mine... et chez nous, aux chantiers, bien sûr, entre autres entreprises...
« Et c’est cela que nous devons honorer aujourd’hui. Ils font partie de notre histoire, de l’histoire de notre ville, dans sa diversité, dans son incroyable richesse humaine.
« Admettons-le : il eût été injuste de pas leur rendre, en un tel lieu, l’hommage qu'il méritent et qui a pu être dénaturé par certains propos publics.
LES MALENTENDUS SONT DERRIÈRE NOUS, L'ESSENTIEL EST L'HOMMAGE
« Et je voudrais témoigner de la tristesse de leur vicaire général d’aujourd’hui à la lecture récente dans la presse - je le cite - « d’accusations graves » qui ont été portées de chez nous à leur encontre.
« Nous informant que la Mission « est née formellement en 1954 », le vicaire général m’a en effet adressé un courrier expliquant que certaines allusions à des années antérieures relèvent sûrement « d’une méprise », et je me dois de vous livrer un extrait de cette lettre où il me fait part que ces prêtres - je cite - « se sont engagés dans la Résistance, ont servi la cause de la Paix, notamment au Mouvement de la Paix, ont payé au prix fort leur engagement contre la guerre d’Algérie. Ils ont milité loyalement dans les syndicats, et servi la cause du mouvement ouvrier en ayant exercé des mandats à tous les échelons, y compris au bureau confédéral de la CGT » - fin de citation -. Tout en expliquant un peu plus loin que « ce point n’altère pas l’essentiel, l’hommage que vous rendez aux membres seynois de la Mission de France ».
« Alors cette place... cette place rajoute indéniablement, vous en conviendrez, cachet et caractère à notre cœur de ville, ce qui en fait une vraie réussite et un pas de plus pour la redynamisation de La Seyne. »
UN PROJET QUI A MIS VINGT ANS À SE RÉALISER
J’ai ensuite présenté le projet, débuté au début des années 90 avec les premières préemptions de constructions insalubres et quasiment en ruine, pour lequel il aura fallu plus de 20 ans, l’opiniâtreté de cinq maires successifs, et la mobilisation, chacun à peu près pour un tiers des 1,2 millions d’euros qu’il aura coûté, de la Ville, du Département et de la Région, pour parvenir à son achèvement, expliquant qu’il s'agit « d'un projet global qui a permis une intervention en matière d’infrastructure, d’équipement public, de logement social, de développement économique et d’amélioration de la qualité de vie. »
Et j’ai conclu mon propos en relevant que « La Seyne est une aventure commune et forte, une ville intense offrant une place pour chacun. Je vous engage à ce que ce caractère et l'identité du cœur historique de notre cité restent un incontournable et incessant cheval de bataille. Nous y avons tout à gagner, toutes et tous, mais nous en avons aussi la responsabilité, car c'est ce que nous offrons à nos visiteurs, et ce que nous léguons à enfants, qui se poursuit dès aujourd'hui. »