Ils sont vieux, certains même très vieux. Ils sont venus à La Seyne il y a bien des années, abandonnant leurs pays de misère pour effectuer des travaux que, bien souvent, eux seuls acceptaient de faire. Ils sont venus sans leurs familles. Et le temps et les circonstances de l'existence ont fait qu'ils s'en sont éloignés et ne sont jamais retournés au pays où ils n'ont plus ni parents ni relations. Ils vivaient depuis les années 70 dans un coin reculé de la cité Berthe, dans une impasse, au sein d'un foyer de travailleurs migrants devenu austère, usé, bien loin des normes, adossé au haut talus de la gare de triage, à deux ou trois par chambre.
Ils peuvent désormais être installés dans une résidence sociale neuve qui ouvre ses 43 logements de type 1 au carrefour De Lattre de Tassigny, ouverte vers la ville, non loin du cœur de ville, près de commerces, de services de santé, de transports en commun.
MIXITÉ SOCIALE ET MIEUX VIVRE ENSEMBLE
Avec la rénovation urbaine de Berthe, avec les constructions neuves de logements sociaux de divers niveaux, avec la rénovation de tous les autres HLM du quartier, avec la création de résidences privées au cœur de ce grand morceau de ville, et, désormais, cette nouvelle résidence "Mosaïca", gérée par l'association "API-Provence", la mixité sociale et le "mieux vivre ensemble" unanimement souhaités par les vrais républicains franchissent un pas de plus.
Construite suivant les dernières normes en matière de performances énergétiques, thermiques et acoustiques, "Mosaïca" s'inscrit également dans une démarche de développement durable. Avec des équipements collectifs et l'accompagnement de ces seniors par des personnels qualifiés, elle favorise la vie sociale de ces anciens travailleurs qui ont droit à la dignité. Et, pour répondre aux besoins des résidents de l'ancien foyer de migrants, 50 autres logements de ce type vont être réalisés, dans les premiers niveaux d'une tour du Vendémiaire, par changement d'usage et modification d'appartements existants.
PAS UN CENTIME À LA CHARGE DE LA VILLE
L'opération aura coûté 3,2 millions d'euros, dont pas un centime à la charge de la commune et seulement 6%, sur fonds propres, à celle de l'organisme d'HLM "Terres du sud habitat". L'agence nationale de la rénovation urbaine, la Caisse des dépôts et consignations, la Région PACA et l'agglomération TPM, ont permis de boucler le plan de financement.
À La Seyne, une fois encore, la puissance publique, dans sa diversité républicaine, a fait son devoir. Sans fanfaronner, elle doit simplement en être fière.