On l'a échappé belle. À ma connaissance, aucun automobiliste ni motard n'a heureusement reçu sur le coin du pare-brise ou du casque une palme de syagrus qui aurait pu causer des dégâts à son véhicule ou, pire, à sa personne.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir entendu des avis réservés quant au choix de certains végétaux à planter en bordure de nos voiries.
L'EMBELLISSEMENT URBAIN NE DOIT PAS FAIRE NÉGLIGER LA SÉCURITÉ
C'est en effet une recommandation répétée par les professionnels des espaces verts : si le syagrus, espèce de palmier de la même famille que le cocotier, semble mieux résister que ses cousins les autres arecaceæ aux attaques des larves de charançon rouge qui grignotent ce végétal de l'intérieur, il est plus fragile au froid et aux rafales de vent. C'est pour ça que, en milieu naturel, ces palmiers se développent volontiers dans la canopée et que, dans les zones ventées, on évite d'en planter ailleurs que dans des parcs à la densité végétale suffisante pour les protéger.
Le fait est que, malgré les avis réservés, on a planté il y un an 24 syagrus en entrée nord-est de la ville, sur le terre-plein central de la route départementale 559, entre le carrefour des Villes Amies, à la pyrotechnie, et celui de l'entrée du technopôle de Brégaillon. Et que 16 des 24 voient leurs palmes (façon de parler, car ce sont en fait des feuilles pennées) qui fléchissent et menacent de se casser et de tomber sur la chaussée.
FAIRE CONFIANCE À LA COMPÉTENCE DES FONCTIONNAIRES
Sauf indication contraire des professionnels, l'urgence semble être de sécuriser la route en coupant ces palmes. Comme il était urgent, suivant l'avis des agents du service de la sécurité civile communale et de l'Office national des forêts, de couper certains arbres d'une copropriété de Mar Vivo, ce qui avait provoqué, en pleine campagne électorale municipale de juin 2020, une levée de boucliers à laquelle s'était jointe la droite locale... qui, après s'être offusquée par pure démagogie, a fini par faire appliquer les obligations de sécurité, au mois d'octobre suivant, une fois qu'elle a été aux affaires municipales...
Une fois les palmes élaguées par précaution, si c'est jugé nécessaire, il faudra se questionner et faire analyser la raison de cet état de fait. S'il résulte du vent ou du froid qui ont été significatifs ces derniers jours chez nous, et non d'une autre cause, il faudra en tirer les leçons pour d'autres programmes de végétalisation. Et ne plus foncer tête baissée pour faire ressembler à tout prix notre ville à certaines de ses voisines au nom d'un soi-disant indispensable embellissement de style azuréen...
Et, peut-être, à l'avenir, prêter un peu attention aux avis compétents des fonctionnaires spécialisés...