20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 07:51

Il y a bien plus grave et ce qui va suivre relève de l'anecdote amusante résultant probablement d'une erreur bien involontaire. Qu'on ne m'en veuille donc pas de le relever.

Je ne peux en effet pas imaginer que le changement d'intitulé du « chemin des Isnards », récemment devenu « chemin des Isnard », soit délibéré et qu'il y ait eu quelque injonction de la maire qui aurait décidé d'appliquer aux noms de lieux-dits seynois une règle prolongeant celle qu'elle s'est édictée de se désigner comme « Madame LE maire », usant du masculin comme d'un genre neutre désignant une fonction.

Je ne pense pas plus, malgré le sort fait depuis 2020 à la langue et la culture provençales à La Seyne, qu'il s'agisse d'une volonté de purisme académique jacobin français, lequel stipule que les noms propres sont invariables, contrairement au provençal – et à l'ancien français de certaines régions – qui les accorde.

 

En Provence, en effet, et dans une partie du domaine occitan, les noms de famille s'accordent en genre (féminin / masculin) et en nombre (singulier / pluriel). Nous en avons d'ailleurs quelques exemples dans la toponymie de notre propre terroir seynois. Outre le quartier des Isnards, du nom d'une famille qui y possédait des terres, se trouve dans son voisinage immédiat celui de Donicarde, contraction et francisation de Dòna Icarda (Dono Icardo), c'est-à-dire Madame Icard, autre famille de propriétaires de terrains dans ce lieu-dit.

On remarque au passage que les femmes avaient jadis une place importante dans les familles provençales, au point qu'elles ont donné leurs noms féminisés à de nombreux domaines. Encore chez nous, le quartier des Barelles était celui de la famille Barel, celui de La Chaulane de la famille Chaulan, celui des Gabrielles de la famille Gabriel, ou encore celui de La Maurelle de la famille Maurel. Et dans les communes proches, ce sont, parmi d'autres, Les Baruelles, La CapellaneLa Bernarde, La GavotteLa Millonne, La Ginouse, La Brémone ou La Jausserane.

Il est enfin une autre voie communale seynoise qui porte un nom de famille accordé au pluriel, le chemin des Guérins. Veillons donc au grain et gardons un œil sur sa plaque signalétique et son S final !

 

 

 

 

PRÉCISION : AU SUD LES ISNARDS, AU NORD LES ISNARD...

À l'autre extrémité du chemin des Isnards, l'erreur a manifestement été réparée.

On voit bien que l'S a été ajouté.

Allez, encore un petit effort, s'il reste un S en réserve au magasin du service voirie de la métropole, la plaque sans S n'est qu'à 240 mètres au nord de l'autre...

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Publié par Marc Vuillemot - dans Culture - provençalité et festivités