Je m'étonnais depuis quelques temps de ne plus être interpellé comme auparavant par des parents sollicitant mon appui pour obtenir une place en crèche pour leurs tout-petits. J'avais imaginé que les gens avaient fini par comprendre que je leur aurais poliment répondu que je ne pouvais ni ne voulais intervenir pour déroger aux critères établis car ne souhaitant pas donner satisfaction à une famille au détriment de dizaines d'autres. Il n'en était rien : un récent bilan de la situation de l'offre d'accueil de la petite enfance à La Seyne montre que les besoins ont fini par être satisfaits et qu'il n'est nul besoin de me demander un coup de pouce, que j'aurais comme à l'ordinaire refusé.
Et pourtant, le nombre des 0-3 ans n'a cessé de croître depuis dix ans, passant de 2543 en 2004 à 3240 en 2013, dernière année pour laquelle la Caisse d'allocations familiales, autorité de tutelle des politiques familiales, dispose d'éléments chiffrés.
PLUS DE NOUVELLES OFFRES QUE DE NOUVEAUX ENFANTS
Mais les réponses aux besoins de garde de nos tout jeunes concitoyens ont parfaitement suivi l'évolution démographique, et l'ont même devancée. Ainsi, avec 1114 places d'accueil, La Seyne compte au nombre des communes disposant de la plus importante offre. Ce sont 243 assistantes maternelles qui assurent 664 places, et 20 structures d'accueil collectif (11 crèches municipales et associatives cofinancées par la Ville, et 9 micro-crèches qui s'autofinancent) qui accueillent 450 enfants par jour. Rien que sur les deux dernières années, le nombre de places offertes en accueil collectif a plus augmenté que la population enfantine (43 pour 23 nouveaux enfants).
Entre la Ville, qui consacre chaque année près de 9% de son budget à la petite enfance, dont presque 230.000 euros aux crèches associatives, et la Caisse d'allocations familiales qui investit près de 300.000 euros annuels pour les petits Seynois, l'effort de la puissance publique est conséquent.
POUR UNE GESTION RAISONNÉE DES MOYENS PUBLICS
En période de réelle inquiétude pour les finances publiques, notamment communales, qui subissent les baisses drastiques des dotations de l'État, la raison commande de centrer les efforts conjugués de la Ville et des associations sur le maintien de l'offre et sur l'amélioration de sa qualité.
Il est nécessaire de travailler à la remise en place d'un "relais d'assistantes maternelles" dans le sud de la commune à partir de la maison intergénérationnelle municipale du quartier Saint-Georges, à la poursuite des rencontres d'échanges des professionnels de la petite enfance, à la maintenance des équipements, et aux modalités d'information et d'inscription via un guichet unique et un dispositif "en ligne" partenarial.
Mais il serait en revanche déraisonnable, le bel esprit d'initiative associative volontaire seynois que l'on connaît dût-il en concevoir quelque déception, de prévoir un soutien public à la création de nouvelles structures. Du moins tant que les besoins des familles continueront à être couverts.
(Pas d'inquiétude pour le droit à l'image : les petites filles de la photo, c'est la fille de ma fille et une de ses copines !)