Quels que soient les bons sentiments, il ne peut y avoir plusieurs postures de la part d'un maire quant à la gestion des propriétés communales. La seule qui vaille est celle qui s'appuie sur les principes républicains.
Qui comprendrait que je ne réagisse pas lorsque des squatteurs occupent illégalement un logement HLM tandis que plus de 3000 familles attendent une attribution, certaines depuis de nombreuses années ?
Qui comprendrait que je ne réagisse pas lorsqu'un groupe de musique, fût-il le résultat reconnu d'un beau projet porté par des jeunes talentueux, s'accapare sans droit ni titre un local public, et même si je m'efforce, lorsque c'est possible, de trouver une solution pour leur réinstallation dans des conditions réglementaires, ce qui a été récemment le cas (lire à ce sujet un petit article sur Le blog de Berthe) ?
Qui comprendrait que je ferme les yeux pour certains et que je sanctionne d'autres ?
Ainsi, la méthode employée par une association pour s'installer sur la propriété communale du quartier Mauvèou où doit être construit un Etablissement d'Hébergement pour Personnes Âgées n'est pas acceptable. Quand bien même l'objectif serait de créer des "jardins solidaires" destinés à la production de primeurs pour des familles très défavorisées.
J'ai donc demandé aux services communaux de faire le nécessaire pour que la Loi soit respectée.
Sur le fond également, le principe républicain de l'égalité doit s'appliquer. Il existe à La Seyne d'autres associations à vocation sociale et des entreprises d'insertion qui ont dans leurs cartons des projets de jardins familiaux ou solidaires, parfois depuis des années.
J'ai donc décidé, si - et seulement si - la réglementation et le calendrier du projet de construction le permettent (ce que je ne sais pas à l'heure où j'écris), de lancer un appel à projet collectif inter-associatif, non-lucratif et auto-financé, en vue d'une appropriation temporaire de l'espace par les associations qui oeuvrent depuis longtemps à La Seyne en faveur des personnes en lourde difficulté sociale, impliquant les bénéficiaires dans la production, autant que possible aidées techniquement par des structures compétentes dans le domaine de l'agriculture.
L'association qui occupe aujourd'hui illégalement l'espace public pourrait donc tout à fait s'inscrire dans cette dynamique fondée sur une initiative louable et, de surcroît, cohérente avec ce que je défends depuis bien longtemps, à savoir le maintien d'activités agricoles en zone périurbaine, ainsi qu'en attestent mes efforts pour la sauvegarde du domaine de Fabrégas, la Ferme des Olivades au quartier de La Petite Garenne, ou la zone agricole de Piédardan.
Je suis donc ferme sur le principe républicain de l'Égalité, autant que je suis ouvert sur celui de la Fraternité.