L'ENVIRONNEMENT, L'EMPLOI, LES POMPIERS, LES ÉCOLES, LA JUSTICE, LE PATRIMOINE, AUTANT DE SUJETS DE VEILLE ACTIVE

Notre mobilisation endurante en faveur du maintien du service public est parfois passée inaperçue. Malgré un contexte budgétaire local délicat, il n'y aura pas eu, dans la dernière décennie, une seule année où la Ville n'aura fait le choix, pourtant coûteux, d'investir pour persuader, voire contraindre, telle ou telle institution gestionnaire d'un service public à ne pas délaisser notre territoire communal.
On ne réalise sûrement pas quelles ont été nos démarches pour que, en contrepartie de la rénovation et la mise à disposition de la maison forestière de Janas, propriété municipale, soit maintenu sur place un garde de l'Office national des forêts afin de veiller sur notre forêt communale.
On n'a peut-être pas souvenir ni de notre engagement pour éviter que ne disparaisse l'agence seynoise de Pôle Emploi, et même qu'en soit construite une toute neuve sur un foncier mis à disposition par la ville, ni de nos démarches pour empêcher la fermeture de la trésorerie principale de La Seyne, service d'État si utile, sinon indispensable, car offrant aux usagers, parfois en lourde difficulté financière, un contact direct avec des agents publics les guidant pour régler leurs impôts, leurs loyers d'HLM ou la cantine de leurs enfants.
On ne doit pas oublier nos efforts pour que le Domaine de Fabrégas demeure dans le giron public et que ses 60 hectares, désormais protégés, valorisés et ouverts à la population, ne deviennent pas une propriété privée.
On a certainement entendu parler de notre implication pour que les forts de Balaguier et de Saint-Elme, éléments patrimoniaux majeurs de l'État sur notre commune, ne soient pas cédés par le ministère des Armées à quelque riche propriétaire privé.
Mais on ignore probablement que c'est la commune qui a acheté les vélos permettant le maintien des patrouilles de proximité des policiers nationaux, comme les dispositifs de vidéosurveillance.
On ne sait pas vraiment que, sans financement et appui logistique communal, les services maritimes de l'État n'auraient plus pu assurer leur rôle d'enlèvement des épaves échouées sur notre littoral.
On ne sait sûrement pas combien nous avons investi de persuasion et de proposition de terrain communal pour que, plutôt que disparaître comme c'était envisagé par le Département, soit prévue la rénovation de la caserne Nord de nos sapeurs-pompiers.
On ne mesure pas forcément que, sans adaptation des locaux scolaires, sans paiement de l'électricité et du chauffage, sans dotation de matériel pédagogique, sans prise en charge du ménage et de la maintenance, autant de charges assumées par la Ville, l'État n'aurait pas pu assurer le dédoublement des classes de CP et CE1 des écoles des quartiers prioritaires qu'il a décidés mais... pas financés.
On n'a pas idée de l'effort financier qu'a représenté pour la Ville le maintien de la Maison des Services de Berthe, voulue – on devrait presque dire imposée, à l'époque – par l'État à la fin des années 90 pour rapprocher ses propres services des habitants, à partir du moment où ces mêmes services s'en sont retirés les uns après les autres, à l'exception d'un de ses volets, la Maison de la justice et du droit (MJD), qui a tout de même enregistré en 2018 une diminution spectaculaire de sa fréquentation du fait du manque de moyens dévolus par le ministère de la Justice permettant d'assurer les permanences d'accueil indispensables.
On ne réalise pas, tandis que, après le retrait financier de l'État, la Région et le Département ont dû réduire leurs subventions, que c'est le financement communal qui a permis le maintien, hélas seulement jusqu'au bout du possible, du festival de cirque contemporain, pourtant fleuron d'un pôle national qui est un dispositif public du ministère de la Culture.
Et il y a tant d'autres domaines où, sans implication volontaire municipale, soit pour plaider la cause du maintien des administrations d'État, soit pour compenser le désengagement de celui-ci, des pans entiers de services à nos concitoyens, relevant de compétences qui ne sont pas communales, auraient cessé d'être rendus dans la proximité sur notre territoire seynois.
Mais, s'il est possible de trouver des solutions par l'imagination, l'initiative et la mobilisation, il n'en demeure pas moins vrai que l'inquiétude ne faiblit pas. Après que les précédents gouvernements ont durement mis à mal le service public, l'actuel ne déroge pas à cette logique dévastatrice, et Emmanuel Macron, il y a un an, dans sa lettre aux Français, a confirmé le cap de la fragilisation d'un peu plus de notre édifice républicain en écrivant : « Nous ne pouvons, quoi qu'il en soit, poursuivre les baisses d'impôts sans baisser le niveau global de notre dépense publique. Quelles sont les économies qui vous semblent prioritaires à faire ? Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers par rapport à leur utilité ? ».
Plus que jamais, il faut que La Seyne ne désarme ni sur sa capacité de mobilisation, ni sur ses efforts pour ses propres services, ni sur son ingéniosité pour coopérer avec la puissance publique de l'État, de la santé et des autres collectivités, afin de prévenir toute tentative de démantèlement des services que nous avons hérités de ceux qui, au nom de la République résistante se relevant de l'enfer nazi et collaborationniste, et sous la conduite de Charles de Gaulle, fédérateur de toutes les sensibilités politiques, ont placé l'humain au cœur des enjeux de la nation.
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