LE SERVICE POSTAL ET BANCAIRE : NOS PLAIDOIRIES ENTENDUES
Quelle qu'ait été la politique promue par leurs instances dirigeantes, nous avons heureusement eu à échanger avec nombre de responsables de services, toujours relevant de la fonction publique ou concédés en gestion à des sociétés privées, faisant preuve d'une réelle attention à ce que les choix de libéralisation au service du profit plutôt qu'à celui du service rendu égalitairement ne nuisent pas – ou pas trop – aux habitants du territoire.
Ainsi, le groupe La Poste, il faut le reconnaître, a été à notre écoute. S'il n'a pas toujours été facile, aux côtés des postiers souhaitant défendre à la fois leur service et leurs conditions de travail, d'obtenir que leurs revendications soient entendues, il faut avoir l'honnêteté de reconnaître que nos voix ont pu être écoutées en ce qui concerne la présence postale, même si nous ne sommes pas toujours parvenus aux fins telles que nous nous les étions fixées. À chaque tentative de révision à la baisse des horaires d'ouverture au public des bureaux de poste des Plaines et de Garibaldi, nous avons pu, en coordination avec les organisations syndicales, obtenir une contrepartie ou un moyen terme garantissant la continuité du service.
En outre, La Poste a été exemplaire en ce qui concerne son bureau de Berthe. Le groupe aurait pu profiter du fait que vieil établissement était installé au rez-de-chaussée de la barre d'immeubles de La Banane, vouée à la démolition, pour décider de sa suppression pure et simple, arguant notamment que le nombre d'actes postaux était modeste et que les faibles volumes des transactions financières de La Banque Postale, dans un quartier paupérisé, pouvaient justifier un arrêt de l'exploitation. Il n'en a rien été, au contraire.
Nous avons travaillé ensemble à la création d'un nouveau bureau, en rez-de-chaussée d'un immeuble neuf, sur la toute nouvelle Place Saint-Jean, lieu de centralité du quartier, doté des meilleurs développements technologiques, mais aussi de personnels compétents et disponibles, notamment des agents assurant des fonctions de médiation linguistique et fonctionnelle, qui ont de surcroît accepté de travailler dans des bâtiments modulaires sans confort et moyennement sécurisés pendant toute la durée du chantier. Oui, La Poste a bien joué le jeu, permettant ainsi, notamment, de sauvegarder l'unique guichet bancaire existant au cœur de notre grand ensemble après les départs successifs des autres banques au cours des décennies écoulées. Sa localisation en bordure d'une voie structurante permet par ailleurs à de la clientèle de passage, traversant le quartier, de s'y arrêter pour effectuer des opérations et, ce faisant, de modifier de façon positive la représentation que ces usagers extérieurs au quartier et à la commune pouvaient se faire de cette partie de notre environnement urbain qu'ils avaient plutôt tendance à contourner.
Et, nous devons le reconnaître, les dirigeants locaux de La Poste ne se sont pas arrêtés en chemin. Poussés par leurs instances nationales, fortes de chiffres de fréquentation en baisse continue au petit bureau de Tamaris, ils avaient pris la décision de fermer le très patrimonial petit bureau de nos quartiers littoraux, privant les habitants de nos quartiers résidentiels du Sud-Est seynois d'une offre de proximité. Nous avons alors par principe refusé la proposition de l'entreprise La Posted'ouvrir une « agence postale communale », comme l'ont accepté nombre de communes : il n'était pas normal que la collectivité locale, si elle tient à ce que celui-ci soit maintenu sur son territoire, doive assumer l'intégralité du coût d'un service confié par l'État à une entreprise nationale.
Il aura fallu des mois de négociations pugnaces pour parvenir à une formule qui, joignant l'utile à l'agréable, est pratiquement inédite en France : la commune a mis à disposition un espace dédié aux services postaux au sein d'un équipement public municipal, en l'occurrence la bibliothèque du Clos Saint-Louis ; La Poste, quant à elle, y a assuré l'installation et la gestion de la logistique nécessaire, et a confié les fonctions d'accueil à des personnes en situation d'exclusion, prises en charge dans la cadre de FACE-Var qui est un « club d'entreprises », à savoir une association de patrons locaux voulant faire œuvre de bénévolat, agréée pour l'insertion de gens en rupture, et a assuré leur formation aux métiers postaux en vue d'une insertion professionnelle durable. Le service postal de proximité a ainsi été maintenu et une action sociale a pu être développée. Quand on peut s'arranger, pourquoi s'en priver, d'autant que l'effet induit de ce projet a permis à des gens, qui n'auraient jamais franchi le pas de la porte de notre médiathèque, de la découvrir à cette occasion et d'en devenir usagers durables ?...
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