DÉTERMINATION SEYNOISE POUR LE FUTUR RER DE L'AGGLOMÉRATION TOULONNAISE
Et c'est donc pourquoi, eussions-nous été presque les seuls dans l'Ouest-Var, nous avons soutenu dès le début et avec constance la mise en œuvre du projet de la SNCFde réaliser la Ligne nouvelle Provence Côte d'Azur.
Nous l'avons fait au regard de la nécessité absolue d'un report modal de l'automobile et du camion vers le ferroviaire, tant pour les personnes que pour le fret. Outre les efforts à accomplir pour réduire les émissions de gaz d'échappement au vu de l'évolution climatique (1 habitant de la région sur 5, dont les Seynois et Toulonnais, sont exposés à des dépassements des seuils de pollution), il est vital pour l'économie et l'emploi de renforcer la ligne ferroviaire Marseille-Italie, l'actuelle datant des années 1850-1870, à une époque où la population de la région était de 1,5 millions d'habitants (pour plus de 5 millions aujourd'hui), celle de la France de 36 millions d'habitants (pour 66 millions aujourd'hui), où le tourisme était inexistant alors qu'on compte aujourd'hui une moyenne de 1,8 millions de visiteurs par jour en Provence, et où les échanges commerciaux entre pays de l'arc nord-méditerranéen ne généraient qu'un infime trafic de marchandises.
Malgré la mise en service du tunnel de Toulon, le temps annuel de congestion routière sur la Métropole TPM est aujourd'hui équivalent à 15 jours de travail, et sera de l'ordre de 36 jours en 2025. Or, sans infrastructure nouvelle digne des besoins du XXIe siècle, on continuera à connaître chez nous le plus fort taux (32 %) de trains retardés ou annulés de toute la France, on ne pourra plus augmenter le nombre de dessertes, et on ne parviendra pas à rendre l'usage du train attrayant comme alternative aux déplacements routiers.
Le projet d'une ligne nouvelle d'Aubagne aux Arcs via Toulon, libérant totalement des TGV et des trains de fret le réseau actuel pour développer les TER, était donc indispensable, afin de ne pas assister, bras ballants, aux élargissements, voire doublements, réalisés, en cours, et qui nous attendent, des voies autoroutières entre Aix-Marseille et l'Italie, et d'en finir avec l'enfer dû à la saturation du réseau routier en site urbain littoral.
Hélas, les mouvements anti-LGV varois – fussent-ils pour partie fondés, notamment au regard de l'activité viticole – auront malheureusement donné prétexte à l'État, qui a reculé dès 2013 quant à beaucoup de projets d'infrastructures ferroviaires, pour réduire à sa plus simple expression le programme initialement imaginé en ce qui concerne la partie varoise du tracé.
Le projet de ligne nouvelle, pour partie en tunnel, entre Aubagne et Toulon, comme entre Le Muy et Cannes, est reporté sine die, donc probablement enterré, et les TGV et trains de marchandises continueront de passer par la voie actuelle sur laquelle ils sont prioritaires sur les dessertes locales.
Le seul aménagement désormais programmé est la réalisation d'une navette RER diamétrale de l'aire toulonnaise reliant une gare à définir à l'Ouest de Toulon à Carnoules d'une part et à Hyères d'autre part.
Si l'initiative est louable, le Var est tout de même désormais le parent pauvre des mobilités ferroviaires de la région. Alors que des infrastructures de la Ligne nouvelle seront financées à hauteur de 2307 millions d'euros dans les Bouches-du-Rhône et de 589 millions d'euros dans les Alpes-Maritimes, elles ne le seront qu'à hauteur de 184 millions d'euros dans le Var. C'est seulement 6 % du budget dédié au développement des voies ferrées régionales par la Ligne nouvelle, alors que le Var compte 20 % de la population provençale et qu'il est le département le plus touristique de France. Mais, dans l'Ouest Varois, nous avons été bien seuls à défendre notre territoire...
Il n'empêche que nous n'avons pas baissé les bras. Nous avons tout de même obtenu que les travaux du RER toulonnais démarrent en 2023, alors que l'intervention sur le Var était prévue vers 2030. On passera ainsi, aux alentours de 2028, de 32 TER par jour aujourd'hui à 72 RER, soit un tous les quarts d'heure, et une gare sera – on devrait en avoir confirmation début 2020 – créée aux Playes, au cœur de la zone d'entreprises de Toulon-Ouest, qui accueille chaque jour 17000 employés, de même que sont décidées les créations de deux autres gares, à l'Escaillon (Toulon-Ouest) et à Sainte-Musse (Toulon-Est).
Cela devrait, si nous développons concomitamment des parkings-relais, des transports en commun desservant les gares RER, dont le TCSP devenant plus que jamais indispensable, des voies cyclables et parcs à vélos sécurisés, et une tarification unique SNCF – Réseau Mistral – Zou !, avoir un effet incitatif à délaisser la voiture pour les trajets de proximité de notre grande aire urbaine.
La SNCF oppose cependant des contraintes techniques au fait que la gare de l'Ouest toulonnais soit implantée plus à l'Ouest que la gare d'Ollioules-Sanary, car les RER retarderaient les TGV. De plus, le conseil municipal d'Ollioules s'oppose – avec des arguments compréhensibles fondés – à ce que la gare de sa commune accueille ce terminus. Il ne reste qu'une solution : l'implantation du terminus à la nouvelle gare des Playes. Avec le maire d'Ollioules, nous avons plaidé pour cette solution pour apporter une réponse dans un premier temps et ne surtout pas bloquer le projet.
Mais nous avons aussi indiqué que ce n'est pas suffisant et nous avons engagé une plaidoirie en direction de l'État et la SNCF pour que soit prévue, dès la première phase de 2023, la réalisation d'une troisième voie – ou d'une autre solution infrastructurelle technique – sur le tracé entre Ollioules-Sanary et Saint-Cyr-sur-Mer, à défaut de pouvoir le faire jusqu'à La Ciotat, pour reporter la gare terminus du RER le plus à l'Ouest possible de Toulon. Sans cette solution, les potentiels usagers du train de l'Ouest du département viendront saturer le réseau automobile pour atteindre la gare des Playes ou celle de La Seyne. À un coût kilométrique similaire à celui de la création de la quatrième voie entre Marseille-Blancarde et La Penne-sur-Huveaune (9 km – 316 millions d'euros), la réalisation de cette troisième voie entre Saint-Cyr et Ollioules (14 km) représenterait un surcoût de 442 millions d'euros. L'intervention sur le Var serait ainsi réévaluée de 184 à 626 millions d'euros, soit 18 % du budget global de la Ligne nouvelle, ce qui serait tout de même plus en concordance avec le poids que représente la population varoise (20 %) dans la région. Notre exigence est donc loin d'être farfelue. Et il est dommage qu'un front unique de prétendants de toutes sensibilités à la fonction de maire de La Seyne, y compris d'élus départementaux et régionaux seynois, ne se soit pas constitué en ce sens, puisqu'on n'a enregistré aucune intervention de la part de ceux, rares, de droite ou d'extrême-droite, qui ont assisté (mais en silence) aux concertations engagées par la SNCF en 2019, les autres n'ayant même pas fait le déplacement...
La conjugaison du vélo, des lignes de RER, de TCSP-BHNS, de bus et de bateaux-bus à fréquence d'environ un quart d'heure, avec des « lignes de rabattement »et des systèmes d'« appel-bus »permettra ainsi, désormais à court terme, d'offrir une alternative la plus complète possible au « tout voiture ». Ainsi, au-delà de l'offre de services concourant à la mobilité pour la dynamique économique et l'emploi, nous avons objectivement déjà « fait acte écolo »– et entendons poursuivre – en matière de mobilités urbaines et interurbaines. D'ailleurs, au-delà des transports collectifs, plusieurs autres initiatives sont venues compléter nos efforts en faveur des mobilités propres. Nous avons entamé le remplacement des véhicules de services de la Ville et de la Métropole par des véhicules 100 % propres. Nous avons acquis des vélos à assistance électrique pour les déplacements de travail de nos personnels communaux entre les divers sites municipaux. Nous avons engagé avec la Métropole un programme de 1,8 millions d'euros d'installation de 328 prises de recharge des véhicules électriques particuliers, qui seront réparties d'ici à 2021 dans tout notre espace urbain. Nous soutenons pour fin 2019 le remplacement par des cars électriques des actuels cars régionaux de la ligne 19 du réseau LER-Zou ! qui relie Toulon à Aix-en-Provence (90000 voyages par an avec 11 allers-retours par semaine). Alors, bien sûr, il se trouvera toujours quelques puristes qui nous reprocheront d'avoir répondu à la demande de recréer la « montée historique du Mai », un jour par an, qui, offrant à des centaines de spectateurs un spectacle d'anciennes voitures de rallye, génère l'émission de gaz d'échappement au cœur du Massif de Sicié, mais il faut reconnaître que l'impact négatif est tout de même mineur au regard de l'ensemble des efforts déployés de réduction des émissions néfastes, d'autant que, la semaine suivant cet événement, l'opération « Tamaris pour tous », consistant à fermer quelques heures la route de la Corniche à la circulation automobile pour l'offrir aux piétons, cyclistes, usagers des trottinettes et patins à roulettes, compense les émissions de gaz néfastes...
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