27 décembre 2016 2 27 /12 /décembre /2016 04:36

« Annus horribilis ! », comme dirait la Reine d'Angleterre.

Dernière fichue nouvelle avant d'atteindre le bout de l'an, l'État a notifié aux communes courant décembre les montants réels des recettes de la fiscalité locale pour l'année qui s'achève. Et voilà qu'on apprend que, après avoir annoncé très officiellement, courant mars, que le produit de la taxe d'habitation était établi à 25,2 millions d'euros, ce qui nous avait conduit à bâtir notre budget en conséquence, il ne sera finalement que de 24,3 millions d'euros !

Sans tambour ni trompette, à quelques jours de la clôture de l'exercice budgétaire, on vous apprend tranquillement qu'il va vous manquer 900.000 euros de recettes ! En cause, une base fiscale ramenée de 98,9 à 95,5 millions d'euros, comme si La Seyne avait perdu des logements, alors que, depuis que le dispositif des « maires bâtisseurs » existe, La Seyne est chaque année « récompensée » par l'État pour son effort de construction !

 

PATRON, UNE TOURNÉE GÉNÉRALE ! C'EST MACHIN QUI PAIERA !

Il s'avère en fait que le gouvernement a décidé d'exonérations de taxes d'habitation pour les ménages à faibles revenus ou âgés, ce qui est tant mieux pour eux qui ont eu la surprise de voir leur impôt local diminuer, mais... sans compenser la perte de recettes pour les communes. Un peu comme s'il commandait une tournée générale au bistrotier et la laissait payer par le voisin de comptoir !

Et c'est d'autant plus rude pour une commune comme La Seyne, qui compte à la fois beaucoup de personnes âgées, notamment veuves, et beaucoup de foyers économiquement faibles. En gros, plus tu es pauvre, plus on te saigne.

Cette mauvaise nouvelle — pas pour les heureux bénéficiaires, je le répète ! — s'ajoute à celles qui m'avaient conduit, au printemps, à faire voter un budget en déséquilibre par le conseil municipal.

 

ON NE PEUT PLUS SUPPORTER LE DÉSENGAGEMENT CONTINU DE L'ÉTAT

Heureusement que nous avons protesté contre la notification fantaisiste d'un autre impôt local, celui sur le foncier bâti, ce qui nous a permis de récupérer plus de 191.000 euros, que nous avons eu raison d'instaurer un petit impôt sur les résidences secondaires, qui nous aura permis de récolter un peu de beurre pour les épinards (24.000 euros), et que avons géré avec une extrême prudence ! Mais le compte n'y est pas pour dégager suffisamment d'autofinancement. Loin de là.

Et on ne pourra pas continuer à supporter un désengagement continu de l'État qui, non seulement se défait sans cesse de ses compétences sur les collectivités sans leur transférer les budgets leur permettant de les exercer, mais de plus leur impose des baisses de dotations et offre des cadeaux fiscaux aux contribuables qu'il ne compense pas.

Je serai quant à moi très attentif aux propositions que feront sur les finances locales les divers candidats à l'élection présidentielle, à commencer, pour le mois de janvier, les prétendants à la désignation par la primaire citoyenne du concurrent que soutiendront en avril-mai le Parti socialiste et ses alliés...

Partager cet article

Repost0
Publié par Marc Vuillemot - dans Finances - budget et impôts